GENEVE, 3 janvier (Xinhua) — Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU a exprimé jeudi sa préoccupation au sujet de la protection des civils en République centrafricaine, pays en proie à des violences et des pillages, ces dernières semaines, dans le sillage d’un groupe armé qui se dirigerait vers la capitale Bangui.

Après une série d’attaques perpétrées contre plusieurs villes du nord-est du pays, la coalition de groupes rebelles connue sous le nom de Séléka aurait toutefois arrêté cette semaine sa progression, acceptant le principe de pourparlers avec le gouvernement de François Bozizé sous l’égide du Gabon, à Libreville.

« Selon nos estimations, 36.000 personnes se trouveraient dans les zones passées sous le contrôle des rebelles et près de 700.000 autres à Bangui ne sont pas à l’abri d’une escalade », s’inquiète l’OCHA dans un rapport diffusé mercredi soir.

« En quête de sécurité, des civils quitteraient leurs domiciles, y compris à Bangui, à Ndélé et aux alentours, où les combats ont éclaté. Certains franchissent la frontière avec le Cameroun et la République démocratique du Congo », précise l’agence onusienne.

La semaine dernière, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki- moon, et le Conseil de sécurité avaient de concert condamné ces attaques et appelé les rebelles à mettre fin à leurs opérations, les exhortant aussi, ainsi que les autorités centrafricaines, à résoudre la crise par le dialogue et le respect de l’Accord de paix global de Libreville.

Conclu en 2007 entre le gouvernement et les trois principales formations rebelles regroupées sous la bannière du Séléka, l’Accord de Libreville avait aidé à rétablir une certaine stabilité en République centrafricaine, nation à l’histoire politique troublée et théâtre de conflits armés récurrents.

Selon le Département des affaires politiques de l’ONU, l’autorité de l’État est faible dans de nombreuses régions du territoire où sévissent des groupes rebelles ou criminels. De son côté, la représentante spéciale du secrétaire général pour la République centrafricaine, Margaret Vogt, a indiqué mercredi qu’elle maintenait un dialogue avec les parties prenantes, offrant son soutien à leurs négociations.

La violence, a précisé l’OCHA, a rendu nécessaire temporairement l’évacuation du personnel humanitaire des zones touchées par les combats, ce qui a « sérieusement perturbé » des opérations vitales pour les populations locales.