Un nouveau conflit est inévitable sans un soutien ferme de la communauté internationale en faveur de la République centrafricaine (RCA), pays où les violences persistent freinant les efforts de stabilisation et de réconciliation nationale, ont alerté les participants à une réunion sur la sécurité en Afrique centrale tenue vendredi à Yaoundé (Cameroun).

Après deux jours de session ministérielle ouverte jeudi, le comité consultatif permanent des Nations unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale a adopté une déclaration dans laquelle il s’est dit “fortement préoccupé(s) par la fragilité de la situation sécuritaire en République centrafricaine en raison de la présence constante de groupes armés et criminels, y compris liés au braconnage et à la transhumance”.

Plus d’un an après l’élection du président Faustin-Archange Touadéra en février 2016 suivie de celle d’une nouvelle Assemblée nationale, la RCA continue d’être secouée par les violences provoquées par le renversement du régime de François Bozizé par l’ex-alliance rebelle de la Séléka le 24 mars 2013 à Bangui.

Mi-mai, des attaques commises par des groupes armés ont tué plus de 200 personnes à Bangassou, Alindao et Bria, dans le sud du pays, selon des estimations de la Croix-Rouge centrafricaine et du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

Début mai, six Casques bleus dont cinq de nationalité cambodgienne et un de nationalité marocaine de la MINUSCA avaient aussi été tués dans une embuscade à Bangassou.

“Nous avons adopté la déclaration de Yaoundé sur la situation en République centrafricaine afin de porter une attention spéciale sur ce pays qui sort à peine de crise et dont des indices indiquent que la situation pourrait s’aggraver si notre sous-région et la communauté internationale n’y accordent toutes les mesures préventives nécessaires”, a déclaré le ministre camerounais des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, lors de la clôture de la réunion de Yaoundé.

Pour le représentant spécial du secrétaire général et chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique centrale, François Louncény Fall, il s’agit surtout d’un appel “aux groupes armés afin que les groupes qui n’ont pas encore baissé les armes et qui n’ont pas accepté de se joindre à l’initiative du DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion) puissent se joindre à ce processus”.

“Aussi c’est un appel lancé à toutes les organisations intéressées au règlement de la crise centrafricaine, notamment la CEEAC, l’Union africaine, les Nations unies, pour qu’ensemble nous puissions nous unir et mutualiser nos efforts afin d’aboutir à un cessez-le-feu et à un DDR qui puisse permettre la stabilisation de la République centrafricaine”, a souligné l’ex-Premier ministre guinéen dans un entretien avec Xinhua.

La 44e réunion ministérielle du comité consultatif permanent des Nations unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale a consacré ses travaux tenus jeudi et vendredi à Yaoundé à une évaluation de la situation sécuritaire dans les onze pays membres de la CEEAC.