YAOUNDE, 6 juin (Xinhua) — Une mission du Fonds monétaire international (FMI) chargée d’évaluer les politiques communes de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) a recommandé jeudi de baisser le plafond d’endettement fixé à 70% du produit intérieur brut (PIB) des différents pays membres, en prévention des “risques de surendettement importants”.

La mission, conduite par le Français Joël Toujas-Bernaté, a jugé “trop élevé” le plafond de 70% et conseillé d'”envisager de le baisser”, dans un contexte où les différents pays membres de la CEMAC réalisent d’importants programmes de développement socio-économique faisant appel à de lourds investissements.

Pour l’heure pourtant, “aucun pays n’est pas près de la ligne rouge. La plupart des pays ont bénéficié d’opérations de remise de la dette”, a admis cet économiste lors d’une conférence de presse jeudi à Yaoundé.

D’après les statistiques communiquées, le niveau d’endettement public des six pays de la région est établi à 22% du PIB. “Cet endettement public ne pose pas de problème particulier, sauf s’il continue sur un certain nombre d’années”, a indiqué M. Toujas-Bernaté.

La mission effectuée du 21 mai au 5 juin auprès des institutions de la CEMAC a surtout insisté sur l’efficacité de l’utilisation de la dette pour permettre l’augmentation de la croissance économique. Car, de l’avis de son chef, “c’est grâce à l’accroissement de la croissance que cette dette pourra effectivement être ouverte”.

Dans son évaluation des perspectives économiques, le FMI confirme toutefois une accélération de la croissance projetée précédemment à 5,3% du PIB en 2014 par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), après un ralentissement à 2,6% en 2013.

“La croissance régionale du PIB réel devrait attendre 5 à 5,5%, grâce à une augmentation de la production pétrolière. L’inflation devrait rester inférieure à 3%. Les soldes budgétaires continueraient de se détériorer en raison d’une légère baisse des recettes, tandis que le déficit des transactions courantes se stabiliserait au niveau de l’an dernier”, a souligné le communiqué officiel.

Avec l’accélération de l’intégration régionale et l’amélioration du climat des affaires, l’institution financière mondiale a aussi invité les autorités des différents Etats de la CEMAC à renforcer la règlementation et le contrôle du secteur bancaire pour améliorer l’accès aux services financiers jugés comme étant “les faibles en Afrique”.

“Le développement du marché des titres publics sera essentiel pour approfondir le secteur financier et fournir des financements adéquats aux pouvoirs publics, y compris pour leurs projets d’investissement”, estime la mission.