Un sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) aura lieu vendredi à Yaoundé, annonce mercredi un communiqué de la présidence camerounaise.

Le sommet se déroulera à huis clos au Palais de l’Unité, le palais présidentiel camerounais à Yaoundé, indique le communiqué qui ne donne cependant aucune précision sur l’ordre du jour des discussions des dirigeants d’Afrique centrale.

Une des multiples communautés économiques de l’Union africaine (UA), la CEMAC a été créée sur les cendres de l’Union douanière et économique de l’Afrique centrale (UDEAC) en 1994 par le Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine (RCA) et le Tchad dans le but de promouvoir l’intégration économique régionale par la libre circulation des personnes et des biens.

Vingt-deux ans après, cet objectif peine à se concrétiser à cause des réticences manifestées par le Gabon et la Guinée équatoriale pour ouvrir leurs frontières aux ressortissants des quatre autres pays, sous le prétexte d’un risque d’envahissement, en dépit de nombreux accords conclus dans ce sens.

Le plus récent de ces accords a été signé en 2015, y compris par les leaders des deux pays réfractaires, le Gabonais Ali Bongo Ondimba et son homologue équato-guinéen Obiang Nguema Mbasogo. Il porte sur un consensus relatif aux caractéristiques de l’émission d’un passeport biométrique communautaire.

Depuis 2006 pourtant, le Cameroun, le Congo-Brazzaville, la RCA et le Tchad émettent un passeport commun et leurs ressortissants respectifs sont exemptés du paiement de l’obtention et du paiement d’un visa pour leurs déplacements d’une frontière à l’autre des quatre pays voisins.

Ces divergences n’ont cependant pas empêché les six pays d’Afrique centrale de se mobiliser en faveur de la résolution de la crise centrafricaine, par des contributions financières et la participation entre 2013 et 2014 à la Mission internationale de soutien à la République centrafricaine (RCA) sous conduite africaine (MISCA), puis la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en RCA (MINUSCA).

En août, le Gabon avait accueilli un sommet ordinaire qui avait renouvelé des organes dirigeants de certaines institutions communautaires. C’est le cas de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) où le Tchadien Abbas Tolli, neveu du président Idriss Déby Itno, a remplacé l’Equato-guinéen Lucas Abaga Nchama.