YAOUNDE, 6 mars (Xinhua) — La capitale camerounaise accueille du 12 au 15 mars la première conférence africaine des forêts modèles axée sur “gouvernance et changement, innovation et business social vert”, une initiative du Réseau africain des forêts modèles (RAFM) qui annonce la participation à cette rencontre des personnalités importantes telles que Mohan Monasinghe, prix Nobel de la paix 2007.

Avec au menu des conférences-débats, des ateliers et une foire-exposition sur les produits naturels, “la CAFM 2013 offre l’occasion de discuter et d’évaluer en profondeur les atouts de transformation des paysages ruraux et urbains africains. Il s’agit d’échanger sur les principes clés qui sous-tendent la construction d’une économie rurale verte, équitable et appropriée au développement de la Nouvelle Afrique”, expliquent les organisateurs.

Quelques 3.000 participants y sont attendus, représentant des gouvernements, des communautés locales, des Ong, des chercheurs, des producteurs, des entrepreneurs, etc., pour une réflexion intitulée “Afrique émergente : gouvernance et changement, innovation et business social vert”.

“La CAFM est une opportunité pour les différents acteurs des forêts modèles du Cameroun, de la République démocratique du Congo (RDC), de la République centrafricaine (RCA), du Rwanda et du Congo-Brazzaville de nouer des partenariats avec les acteurs de gestion des ressources forestières, des bailleurs de fonds venus de tous les continents”, annonce en outre l’administration du RAFM.

Par forêt modèle, les spécialistes de cet organisme créé en 2009 et basé à Yaoundé entendent un territoire forestier exploité et multifonctionnel, faisant promouvoir une gouvernance locale participative, des partenariats volontaires et inclusifs puis une justice sociale permettant le règlement pacifique des conflits dans le territoire d’appartenance de la forêt.

Le Cameroun constitue le premier pays d’Afrique à adopter en 2005 ce concept né au Canada. Deux sites sont aujourd’hui identifiés : le Dja-et-Mpomo à l’est du pays sur une superficie d’environ 2 millions d’hectares et Campo-Man au sud sur un couvert de 800.000 hectares, selon la présidente du conseil d’administration du RAFM, Angeline Ndo Engolo.

Outre celle mise en place au Maroc, le continent dénombre d’autres forêts modèles en développement en Tunisie, en Algérie, en RDC (qui compte actuellement quatre sites en construction et une cellule de coordination basée à Kinshasa), en RCA, au Rwanda et dans d’autres pays du Bassin du Congo, a précisé aussi Mariteuw Chimère Diaw, directeur général de RAFM, lors d’une conférence de presse tenue mercredi à Yaoundé.

D’après ce responsable, “une forêt modèle ne peut pas exister si elle n’a pas développé son plan stratégique. Deux critères sont déterminés : la gouvernance et le développement économique durable. Notre objectif, c’est de créer un modèle d’affaire qui va se déployer à son rythme, d’avoir un système de production des richesses à partir des forêts sans les détruire”.