Le président camerounais Paul Biya, 85 ans, dont 36 au pouvoir, a prêté serment ce 6 novembre 2018 pour un septième mandat. C’est au lendemain de l’enlèvement de 79 élèves en zone anglophone frappée par un conflit armé.

Malgré l’enlèvement des élèves dont les parents n’ont pas encore de nouvelles et que les recherches se poursuivent, Yaoundé est en fête. Le maire de Yaoundé a demandé aux habitants et aux groupes de danse de sortir en masse pour ovationner le chef de l’Etat le long de l’itinéraire qu’il empruntera pour se rendre à l’Assemblée nationale où la cérémonie de prestation de serment s’est déroulée.

Dans une vidéo diffusée par l’AFP, les séparatistes anglophones qui ont enlevé les élèves disent vouloir créer leurs propres écoles pour enseigner en anglais.

Le septennat que vient de commencer le président camerounais Paul Biya serait celui de tous les problèmes. Depuis l’annonce de sa réélection, aux termes de la présidentielle du 7 octobre, la situation dans les régions du Nord-Ouest s’est encore détériorée, tout comme le climat politique. Des dizaines d’opposants ont été arrêtés.

Plusieurs appels à manifestation ont été lancés pour ce mardi 6 novembre, le jour de l’investiture, mais déjà 38 militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le parti de Kamto, ont été arrêtés à Bafoussam alors qu’ils participaient à une marche pacifique contre le « hold-up électoral » en faveur du président Biya. Plus de 60 autres, dont des avocats, avaient déjà été arrêtés avant d’être relâchés à Douala et Yaoundé, mais beaucoup ont été inculpés.

Le président réélu du Cameroun doit se mettre au travail pour unir le Cameroun divisé entre anglophone et francophone. Cette situation va se mélanger à sa réélection contestée, le plus urgent est d’entamer un dialogue avec ses adversaires pour éviter une crise post électorale au Cameroun.