YAOUNDE, 26 juillet (Xinhua) — Au moins 21 personnes ont été tuées et quelque 67 autres blessées dans un nouvel attentat-suicide survenu samedi soir Maroua, dans l’Extrême-Nord du Cameroun, selon un bilan non officiel annoncé par des sources concordantes dimanche matin.

Cet attentat intervient trois jours après la double attaque survenue dans la même localité et qui avait causé au moins 12 morts et plus d’une trentaine de blessés.

Samedi soir aux environs de 19H40 (18H40 GMT), une fillette d’environ 12 ans, au lieu d’une femme comme annoncé au départ, s’est fait exploser, provoquant une forte détonation dans une ruelle occupée par des débits de boisson et des étals de petit commerce, au lieu dit Pont vert, une place bruyante de cette ville, a rapporté à Xinhua un témoin.

Elle est soupçonnée d’avoir agi sans le savoir sous la manipulation de la secte islamiste nigériane Boko Haram, qui sévit par des attaques armées et des enlèvements de personnes, aujourd’hui en net recul en raison de l’offensive de l’armée, dans cette région depuis 2013.

“C’est une explosion aussi mortelle que dévastatrice. C’est un vrai carnage. Il y a des blessés qui décèdent dans les hôpitaux où ils ont été admis, ce qui veut dire qu’il faut s’attendre à un bilan encore lus lourd”, a soufflé dans un entretien téléphonique à Xinhua un responsable administratif, faisant état d’une ville et sa population ous le choc et complètement désemparées après cette tragédie.

Trois jours seulement auparavant, deux jeunes filles avaient mené un double attentat suicide au marché central sis au quartier Bamaré, autre lieu très animé de Maroua, faisant 12 morts et 32 blessés, selon le bilan officiel.

Ce double attentat meurtrier était le premier enregistré dans cette ville à dominante musulmane, zone de transit du commerce du Tchad avec l’extérieur, et d’ordinaire paisible et très animée, y compris pendant la période du couvre-feu institué par les autorités administratives en 2014.

Les forces de défense et de sécurité camerounaises avaient alors annoncé le renforcement de leur dispositif de surveillance et de dissuasion, déjà impressionnant, dans la ville et l’ensemble de la région de l’Extrême-Nord, sans oublier le reste du territoire national où le risque d’attentat n’est pas exclu.

Il y a deux semaines, l’Extrême-Nord du Cameroun avait été déjà frappé par une attaque terroriste. Le 13 juillet, deux autres femmes s’étaient fait exploser à Fotokol, localité proche de la frontière nigériane et connue pour être une des cibles des attaques de Boko Haram sur le sol camerounais, causant 13 morts dont un soldat tchadien, selon le bilan officiel.

D’après certaines sources, ces kamikazes seraient des jihadistes endoctrinées et formées au terrorisme par Boko Haram dans son fief de Maiduguri, dans le nord-est du Nigeria.

La secte islamiste a par ailleurs recruté des milliers de jeunes Camerounais désœuvrés, originaires de l’Extrême-Nord. Dans cette région, des camps d’entraînement ont été démantelés par les services de sécurité camerounais.

Par Raphaël MVOGO