Un financement de 78 millions de dollars est recherché pour la prise en charge de plus de 300.000 réfugiés, en majorité des Centrafricains et des Nigérians, a plaidé à l’occasion de la 16e Journée mondiale du réfugié ce lundi à Yaoundé Khassim Diagne, représentant-résident du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au Cameroun.

D’après le gouvernement camerounais, 259.145 réfugiés centrafricains ont été installés dans la région de l’Est et près de 65.933 Nigérians ont été hébergés principalement dans la région de l’Extrême-Nord, dont environ 56.825 dans le camp de Minawao, des victimes des violences commises par la secte islamiste nigériane Boko Haram.

“A ces chiffres, il conviendrait d’ajouter le nombre tout aussi important d’environ 200.000 personnes déplacées internes, dont 82% relèvent des exactions perpétrées par la secte Boko Haram, et 18% des inondations et autres catastrophes naturelles”, a souligné le ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, lors de la commémoration de la 16e Journée mondiale du réfugié lundi à Yaoundé.

Sous la conduite du ministre en charge de l’Administration territoriale, un comité interministériel ad hoc est opérationnel pour la gestion des situations d’urgence concernant ces réfugiés dont la présence sur le sol camerounais a des répercussions sur le tissu social, économique et sécuritaire dans les différentes zones d’accueil, a précisé M. Mbella Mbella.

Depuis 2013, a-t-il rapporté, ce comité a assuré la gestion des dons humanitaires octroyés par le chef de l’Etat, Paul Biya, à concurrence de plus d’un milliard de francs CFA (environ 2 millions de dollars).

Et depuis 2015, un programme infrastructurel d’envergure d’urgence d’un montant de 4 milliard (8 millions de dollars) est mis en œuvre dans le septentrion.

Dans le camp de Minawao, un projet d’adduction d’eau potable d’un coût de 424 millions de francs (848.000 dollars) est en cours de réalisation.

“Cette année, nous avons lancé, avec le gouvernement, un appel de fonds de 98 millions de dollars pour financer les activités de protection et d’assistance pour les réfugiés. A ce jour, les contributions s’élèvent à 20 millions de dollars laissant un gap de 78 millions de dollars”, a pour sa part relevé le représentant-résident du HCR, Khassim Diagne.

Le 9 juin s’est tenue à Abuja (Nigeria) une réunion ministérielle sur l’accord tripartite relatif au rapatriement des réfugiés nigérians vivant au Cameroun.

“Les trois parties [Cameroun, Nigeria, HCR] se sont accordées sur un texte qui fut paraphé en attendant sa signature, d’ici la fin du mois de juillet. Des démarches similaires sont également entreprises pour la formulation d’un accord tripartite organisant le retour des réfugiés centrafricains”, a révélé le responsable onusien.

Selon le ministre des Relations extérieures camerounais, ce projet vise près de 65.000 réfugiés nigérians.

Sur plus de 60 millions de réfugiés recensés dans le monde en 2016, 17 millions se trouvent en Afrique, d’après le HCR.

Au Cameroun, l’afflux des réfugiés centrafricains, les plus nombreux, est dû aux crises politiques successives survenues en République centrafricaine (RCA) suite au coup d’Etat miliaire de François Bozizé contre le régime le régime démocratiquement élu d’Ange-Félix Patassé le 15 mars 2003, renversé à son tour après trois mois de conflit et un accord de paix sans effet par l’ex-coalition rebelle de la Séléka le 24 mars 2013.

L’élection à la présidence du pays de Faustin Archange Touadéra le 14 février a offert des perspectives de normalisation, avec l’aide de la communauté internationale.

Xinhua