YAOUNDE, 27 juillet (Xinhua) — Deux prévenus détenus en cellule ont été égorgés et deux véhicules de l’armée camerounaise brûlés lors d’une attaque contre une brigade de gendarmerie de la région de l’Extrême-Nord dans la nuit de dimanche à lundi, où quatre militaires et trois policiers sont en outre déclarés portés disparus, rapportent des sources de l’armée.

Des hommes armés soupçonnés d’être membres de Boko Haram, en provenance du Nigeria voisin, ont attaqué et incendié la brigade de gendarmerie d’Afadé, localité proche de la frontière nigériane, aux environs de 2H (1H GMT), avant de repartir sans riposte des forces de défense et de sécurité camerounaises prises au dépourvu, a expliqué sous couvert d’anonymat une source militaire jointe lundi matin par Xinhua.

Un petit nombre d’unités des services de sécurité étaient en service dans ce poste du dispositif opérationnel de lutte contre la secte islamiste nigériane. Elles auraient battu en retraite face à l’ampleur de l’attaque et l’armée est sans nouvelle de quatre soldats et trois policiers déclarés portés disparus, selon cette source.

“L’un des deux détenus égorgés était un membre de ce groupe terroriste”, a-t-elle précisé en outre.

Afadé est une localité située sur la ligne de front constituée le long de la frontière nigériane dans l’Extrême-Nord en marge de la guerre que le Cameroun a entrepris de mener depuis plus d’un an contre Boko Haram, après une série d’attaques armées et des prises d’otages enregistrées dès 2013.

Cette nouvelle attaque est le signe d’une multiplication des assauts de Boko Haram, que l’on disait affaiblie par l’offensive de la coalition formée du Cameroun, du Tchad, du Nigeria et du Niger.

Samedi dernier, un attentat-suicide attribué à une petite fille âgée d’environ 12 ans a causé environ 25 morts dont elle-même et plus de 80 blessés à Maroua, la principale ville de l’Extrême-Nord, selon le dernier bilan communiqué par des sources hospitalières.

Le 22 juillet, deux jeunes filles s’étaient fait exploser au marché central de la même ville, causant plus de 20 morts et plus de 30 blessés. Elles-mêmes faisaient aussi partie des victimes.

Le 13 juillet, deux femmes kamikazes avaient fait exploser leurs ceintures d’explosifs à Fotokol, autre localité frontalière avec le Nigeria et une des principales cibles des attaques de Boko Haram au Cameroun, causant aussi plus de 20 morts dont un soldat tchadien et un responsable sanitaire local.