OUAGADOUGOU, 18 janvier (Xinhua) — Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues, sous la pluie, samedi à Ouagadougou, pour protester contre les velléités de modification de l’article 37 de la Constitution en vue d’éviter une pérennisation du pouvoir de Blaise Compaoré.

A l’appel de l’opposition politique et conduits par son chef de file, Zéphirin Diabré, les manifestants ont battu le pavé sans incidents dans les rues de Ouagadougou en scandant des slogans hostiles au régime Compaoré.

Ils entendent rejeter l’idée d’une modification de l’article 37 de la Constitution qui autorisera une nouvelle candidature du président Compaoré après la fin de son mandat actuel en 2015.

Ils rejettent également la mise en place du Sénat, une seconde chambre dont les membres ont été votés, mais jugé inutile et budgétivore, visant en réalité aux yeux de l’opposition, à faciliter la modification de l’article 37 de la Constitution.

Dotés de sifflets et de vouvouzela, les marcheurs à majorité des jeunes tenaient à cette occasion des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : “Carton rouge au Sénat et à la modification de l’article 37”, “Pas un pas sans le peuple”, “Va-t-en Compaoré”, ” Quitte le pouvoir avant qu’il ne soit tard”.

D’anciens leaders du Congrès pour la démocratie et le progrès ( CDP, parti au pouvoir), notamment Roch Marc Christian Kaboré, ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale, Simon Compaoré, l’ex-maire de Ouagadougou et Victor Tiendrébéogo, député CDP démissionnaires, ont pris part à la marche de l’opposition pour protester contre tous les projets censés encourager le président Compaoré de rester au pouvoir après 2015.

Ces membres proches du président du Faso ont rendu leur démission du parti présidentiel en début du mois, dénonçant le manque de démocratie dans le fonctionnement de leur parti, les velléités de modification de l’article 37 et la mise en place aux forceps du Sénat.

Après deux marches meetings en juin et juillet 2013, c’est la troisième manifestation du genre contre le régimme de Blaise Compaoré.

Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, n’a pas encore annoncé son intention de briguer un autre mandat, mais a laissé entendre au cours d’une conférence de presse le 12 décembre 2013 que le peuple pourrait être consulté en cas de besoin, c’est-à-dire, à travers un référendum.