Ouagadougou – Quatre personnes sont mortes et 38 ont été blessées dans l’explosion mardi soir d’un dépôt d’explosifs à Ouagadougou, a annoncé mercredi un chef de la police burkinabè, qui a formellement rejeté toute hypothèse d’attentat.

Deux morts ont été constatés et des morceaux de corps humains retrouvés dans les décombres, appartenant vraisemblablement à deux (autres) personnes, a déclaré Omer Batiolo, le directeur général de la sécurité nationale au cours d’une conférence de presse.

Trente-deux des 38 blessés ont été évacués à l’hôpital, a-t-il poursuivi.

Selon une source médicale, sept blessés graves ont été traités, dont une femme ayant subi une intervention d’urgence. Mais tous ont été pris en charge et se trouvent hors de danger, a-t-elle indiqué.

Le sinistre, d’origine accidentelle, a été provoqué par l’activation d’explosifs destinés à un usage minier qui étaient illégalement stockés dans une maison, a affirmé M. Batiolo.

Vingt et une maisons se sont effondrées ou ont été partiellement détruites dans un périmètre de 100 mètres autour du lieu de l’explosion, survenue mardi soir aux environs de 18H30-19H00 (locale et GMT), a-t-il précisé.

Un cordon de sécurité avait été déployé dans la nuit de mardi à mercredi autour de la zone, située dans un quartier populaire de la capitale burkinabè, empêchant de saisir l’ampleur des dégâts, avait constaté l’AFP.

Seuls quelques étals retournés, des attroupements d’habitants et deux ambulances en action étaient visibles à 0H00 GMT mercredi.

L’explosion, qui s’est produite derrière la cour d’un chef traditionnel ayant rejoint l’opposition, a suscité de nombreuses rumeurs à Ouagadougou, où l’actualité politique est chargée à l’approche de l’élection présidentielle de 2015.

Le Burkina Faso, pays pauvre sahélien, a des centaines de kilomètres de frontière commune avec le Mali, un Etat secoué depuis plus de deux ans par un conflit sanglant, dans lequel des mouvements jihadistes sont parties prenantes.

Des centaines de milliers d’orpailleurs, dont de nombreux enfants, exploitent illicitement l’or dans des dizaines de mines artisanales à travers le Burkina, pour une production artisanale estimée à 1 à 2 tonnes en 2013 par Ouagadougou.

(©AFP / 16 juillet 2014 15h25)