YAOUNDE, 2 juin (Xinhua) — L’ex-président centrafricain François Bozizé, qui a été accueilli par les autorités camerounaises à Yaoundé après sa chute suite à la prise du pouvoir de Michel Djotodia et l’ex-rébellion de la Séléka le 24 mars à Bangui, s’est envolé dimanche pour son premier voyage à l’étranger à bord d’un vol régulier de la compagnie kényane Kenya Airways, a appris Xinhua de source de l’aéroport.

Arrivé à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalem sans avoir été annoncé par les officiels camerounais, Bozizé, accompagné d’un garde du corps, a été traité comme un passager ordinaire, sans un aménagement protocolaire spécial, a confié un responsable proche des Aéroports du Cameroun (ADC), entreprise publique chargée de la gestion des aéroports commerciaux du Cameroun. Xinhua n’a pu obtenir le motif de ce déplacement.

Le voyage de Bozizé intervient au moment où le nouveau pouvoir centrafricain, qui l’avait déjà inculpé précédemment de crimes contre l’humanité, vient d’émettre un mandat d’arrêt international à son encontre.

François Bozizé, lui-même tombeur d’Ange-Félix Patassé le 15 mars 2003, avait débarqué au Cameroun par Bertoua, ville de l’Est proche de la frontière avec la République centrafricaine (RCA), après avoir quitté dans la précipitation le palais présidentiel Bangui afin d’échapper aux rebelles Séléka qui venaient de faire leur entrée dans la capitale après une offensive rapide contre l’armée régulière.

Rejoint à Yaoundé par sa famille envoyée dans un premier temps dans d’autres pays étrangers comme la République démocratique du Congo (RDC), il s’est installé dans une résidence privée non loin du palais présidentiel camerounais après un mois passé à l’hôtel.

Initialement annoncé comme provisoire par le pouvoir camerounais, ce séjour qui s’éternise finalement suscite des interrogations. Lors d’une tournée régionale mi-mai, Michel Djotodia, le nouvel homme fort de Bangui, n’a pu se rendre au Cameroun pour rencontrer le président Paul Biya. Un rendez-vous manqué qui, aux yeux des observateurs, signifie une fin de non-recevoir à l’endroit de l’ex-chef rebelle.