YAOUNDE, 10 septembre (Xinhua) — Un sommet spécial pour l’opérationnalisation de la force multinationale de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT) destinée à lutter contre la secte islamiste nigériane Boko Haram se tiendra en marge de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies fin septembre à New York, a annoncé jeudi à Yaoundé un haut responsable de l’organisation mondiale.

En visite à Yaoundé où il a été reçu par le ministre des Relations extérieures, Pierre Moukoko Mbonjo, le sous-secrétaire général de l’Onu et coordonnateur humanitaire régional pour le Sahel, Lanzer Toby, a expliqué que la réunion prévue le 25 septembre avec la participation des dirigeants de la région servira à discuter de l’appui de la communauté internationale aux efforts pour éradiquer le groupe terroriste.

Selon lui, c’est “une réunion importante pour les pays autour du Bassin du lac Tchad”. Ces pays s’étaient mis d’accord en février à Yaoundé pour créer, sous l’égide de l’ONU, une force commune mixte de 8.700 hommes, portée par la suite à 10.000 éléments par l’Union africaine (UA), pour ce combat, qui tarde encore à devenir opérationnelle.

“On est très préoccupé par la situation dans le Nord du Cameroun. On veut bien sûr montrer notre soutien total pour le gouvernement du Cameroun et pour les populations affectées par ce phénomène de Boko Haram”, a par ailleurs souligné Lanzer Toby dans un entretien à la presse mené par Xinhua, au terme un entretien qualifié de “très utile” avec le ministre Moukoko Mbonjo.

“On a approfondi quelques sujets et puis on va se revoir au niveau de l’Assemblée générale à New York, qui aura lieu à la fin du mois”, a-t-il poursuivi, précisant que ces assises en perspective comporteront au menu une présentation de l’augmentation de cet appui, “tant pour une action humanitaire que pour le développement”.

En matière de développement, l’accent sera mis sur des domaines rioritaires comme l’agriculture, l’éducation ou encore la santé.

“Même on va faire venir une logistique plus forte pour faire en sorte que nos équipes puissent accéder au Nord du Cameroun d’une façon plus régulière”, a-t-il dit.

“Je suis optimiste que les populations au Nord du Cameroun vont ouvoir bénéficier d’une assistance du système des Nations Unies plus forte. Maintenant, ça va pas se passer demain, ou après-midi ou cette semaine. Ça va nous prendre quelques temps. Donc, il faut un peu de patience, mais les objectifs vont être atteints », a-t-il encore mentionné, avant une visite le week-end dans l’Extrême-Nord.

Cette région frontalière avec le Nigeria est la principale cible des attaques de Boko Haram sur le sol camerounais. Au cours de ces trois derniers mois, elle a été le théâtre de sept attentats-suicides anglants, dont les plus récents commis le 3 septembre à Kerawa ont causé plus d’une quarantaine de morts et une centaine de blessés, elon des sources sécuritaires.

A cause de cette cause, le Cameroun accueille des dizaines de milliers de réfugiés nigérians, ajoutés à des centaines de milliers de déplacés.