Le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a décidé de relever le Taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO) de 2,95% à 3,50%. Le taux d’intérêt de facilité marginale de prêt passe de 4,70% à 5,25%, et celui de pénalité aux banques de 7,00% à 7,55%. Le taux d’intérêt de la facilité marginale de dépôt et les coefficients des réserves obligatoires restent inchangés.

S’appuyant sur une stabilisation de la croissance au sein de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a décidé de rehausser ses différents taux. Ces relèvements sont nécessaires pour soutenir les programmes économiques et financiers en cours d’exécution dans la sous-région, affirme la BEAC.

Le taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO) passe de 2,95 à 3,5%, soit une hausse de 55 points de base. Cette décision s’inscrit dans la logique de renforcement de la remontée en cours du volume des réserves de change de la CEMAC regroupant le Congo, le Gabon, le Cameroun, le Tchad, la Centrafrique et la Guinée Equatoriale.

«Le relèvement du TIAO c’est pour avoir une politique monétaire cohérente et une cohérence dans la gestion de nos réserves de façon plus globale. Il est question d’arrimer notre politique monétaire aux efforts en cours de sortie de crise», a expliqué le gouverneur de la BEAC et président du CPM, Abbas Mahamat Tolli.

S’agissant du taux de croissance réel du Produit intérieur brut des pays de la CEMAC, il devrait se stabiliser en 2018 à 1,7%. Soit 1,5 point de pourcentage de plus par rapport à l’année dernière où les pays de la zone avaient affiché un taux de croissance de 0,2%. «Cette progression s’explique par la remontée des cours et de la production du pétrole brut, l’accélération de la mise en œuvre des réformes économiques, monétaires et financières prévues dans le Plan de réformes (PREF-CEMAC) et les programmes conclus avec le Fonds monétaire international », assure le gouverneur de la BEAC.

Concernant l’inflation, le CPM a situé son maintien sous le seuil communautaire de 1,7% contre 0,9% un an plus tôt. Quant à la réduction du déficit budgétaire hors dons, elle devrait être à 0,3% du PIB contre 3,8% en 2017 tandis que le déficit extérieur courant hors dons reviendrait à 4,2% contre 4,5% en 2017. Par rapport au taux de couverture extérieure de la monnaie, il connaît un redressement passant de 57,5% l’année dernière à 57,9% cette année.

De même, le CPM a porté à 7,55% le taux de pénalité aux banques contre 7 %. Ce taux est « supporté par les établissements de crédit en cas de manquement grave à la réglementation bancaire, aux règles de distribution du crédit et, à titre exceptionnel, dans l’hypothèse d’un défaut de papier éligible », indique la BEAC. Le taux de la facilité marginale de prêt quant à lui a également connu une hausse, passant de 4,70 à 5,25%.