Au lendemain d’une nouvelle journée de chaos à Bangui, la tension restait vive jeudi dans la capitale centrafricaine. Craignant un conflit interreligieux, l’archevêque et l’imam de Bangui ont demandé l’envoi “de toute urgence” de Casques bleus.

Quarante-quatre corps ont été ramassés par la Croix-Rouge dans les rues de Bangui et le bilan pourrait encore s’alourdir, a prévenu Georgios Georgantas, chef de la délégation du Comité International de la Croix-Rouge (CICR). Les quartiers de Miskine et de Boy-Rabe restaient pour l’heure inaccessibles, a-t-il dit au téléphone.

Plus de cinquante personnes présentant des blessures par balles ou par machette ont été reçues depuis mercredi soir au principal hôpital de Bangui, a indiqué de son côté un représentant de Médecins sans Frontières (MSF).

Difficile mission de sécurisation

Les quelque 4000 soldats de la force africaine MISCA et les 1600 soldats français de la force Sangaris déployés depuis début décembre en Centrafrique peinent à rétablir la sécurité dans ce pays plongé dans le chaos et les violences intercommunautaires depuis le mois de mars. Cinq soldats tchadiens ont été tués mercredi lors d’affrontements, a indiqué la MISCA.

Dans une tribune publiée par le journal “Le Monde”, l’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, et l’imam Omar Kobine Layama ont appelé l’ONU à déployer “de toute urgence” une force de maintien de la paix.

Ils ont mis en garde contre une “dynamique irrépressible et dangereuse”. La Centrafrique “reste au bord d’une guerre aux aspects religieux”, ont-ils prévenu, et “seule une force onusienne de maintien de la paix disposera des ressources nécessaires pour protéger nos civils de manière satisfaisante”.

Un millier de personnes ont été tuées depuis le 5 décembre à Bangui et en province, dans les attaques des milices “anti-balaka” (anti-machette, en langue sango) et dans les représailles de la Séléka (coalition à dominante musulmane, venue du nord du pays) contre la population.

(ats / 26.12.2013 21h45)