LIBREVILLE, 15 juin (Xinhua) — Après l’échec des négociations pourtant en bonne voie avec South Africa Airways venue à la suite de Royal Air Maroc et Sn Brussels, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) mène des discussions difficiles avec Air France comme partenaire stratégique de sa compagnie de transport aérien Air CEMAC qui peine à décoller.

Les chefs d’Etat de la région ont au terme d’un sommet extraordinaire vendredi en marge de la deuxième édition du New York Forum Africa, forum économique organisé depuis 2012 à Libreville au Gabon, affirmé avoir « pris acte des diligences accomplies par la nouvelle équipe dirigeante dans le cadre de la poursuite du processus de négociation avec Air France », sur la base du rapport d’étape sur la mise en place de la compagnie communautaire, selon le communiqué final du sommet.

Au lendemain de ces assises où sont venus se joindre à leur homologue gabonais Ali Bongo Ondimba, les présidents congolais Denis Sassou Nguesso, équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, tchadien Idriss Deby Itno, centrafricain Michel Djotodia, et le Premier ministre camerounais Philemon Yang, le président de la Commission de la CEMAC, Pierre Moussa, a fait part samedi à Xinhua de la volonté de ces leaders de « voir aboutir les négociations avec le partenaire stratégique ».

En cours « depuis quelques mois », selon lui, ces négociations avancent peu en réalité. Le transporteur français, qui tient à obtenir le tiers du capital d’Air CEMAC en vue d’une minorité de blocage, exige surtout le monopole du trafic régional avec la future compagnie au détriment des compagnies nationales en activité ou en voie de création des six pays membres de la CEMAC que sont le Cameroun le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine (RCA) et le Tchad.

A cette exigence, les responsables de la Commission de la CEMAC opposent une fin de non recevoir, ce qui complique l’évolution du dossier. Du coup, alors que le démarrage des activités de la compagnie régionale était annoncé pour le début de cette année après la mise en place de l’Assemblée générale et du Conseil d’administration, puis la nomination d’un directeur général, en la personne du Centrafricain Alfred Bouba Dalambaye, aucune date n’est plus avancée.

« Ça dépend des négociations », se contente de répondre Pierre Moussa. La précédente échéance du décollage d’Air CEMAC remonte en 2010. Avec South Africa Airways (SAA), le processus avait presque atteint le point d’enclenchement de cette opérationnalisation lorsque le Congo s’était opposé à la délocalisation du siège de Brazzaville à Douala, la métropole économique camerounaise que le transporteur sud-africain jugeait plus adéquate comme hub régional.

A cause de ces péripéties, les 10 milliards de francs CFA de capital libéré par les Etats sont en train de finir d’être consommés, d’après des sources proches du dossier.