Le ralentissement de la croissance mondiale, les vagues de sécheresse, la hausse de l’inflation et la remontée des taux d’intérêt se sont ajoutés aux autres défis économiques que connaît déjà la région.

La Banque mondiale (BM) a abaissé, mardi 4 octobre, ses prévisions de croissance économique pour l’Afrique subsaharienne, estimant que la région devrait globalement pâtir du ralentissement de la croissance mondiale, de la sécheresse, de la remontée des taux d’intérêt et de l’envolée de l’inflation.

Dans sa dernière édition du rapport Africa’s Pulse, une analyse semestrielle des perspectives macroéconomiques à court terme de l’Afrique subsaharienne, l’institution prévoit désormais une croissance économique de 3,3% dans la région en 2022, contre une précédente prévision de 3,6% datant d’avril dernier.

La BM a expliqué que la baisse de la demande des matières premières africaines, la hausse de l’inflation dans un contexte de guerre en Ukraine, la multiplication des vagues de sécheresse et le relèvement des taux d’intérêt à l’échelle mondiale constituent les principales causes de la révision à la baisse de ses prévisions de croissance pour l’Afrique subsaharienne.

« La hausse des prix des denrées alimentaires entraîne des difficultés aux conséquences graves dans l’une des régions du monde où l’insécurité alimentaire est la plus forte », a-t-elle souligné, notant que « des crises interconnectées surviennent à un moment où la marge de manœuvre budgétaire nécessaire pour mettre en place des réponses gouvernementales efficaces a pratiquement disparu ».

Sur les 33 pays de la région pour lesquels des données sont disponibles, 29 pays ont enregistré des taux d’inflation supérieurs à 5 % en juillet dernier. Une inflation à deux chiffres a été enregistrée dans 17 pays.

Bonnes performances en Côte d’Ivoire et au Sénégal

Même si le nombre des pays d’Afrique subsaharienne en situation de surendettement a peu changé, la BM a fait remarquer que les coûts d’emprunt ont connu une hausse sensible.

L’institution a notamment revu à la baisse ses prévisions de croissance pour le Nigeria et l’Afrique du Sud, les deux premières puissances économiques en Afrique, ainsi que pour le Ghana, où l’inflation a culminé à 33,9% en août dernier, dans un contexte de forte dépréciation de la monnaie locale.

L’économie ghanéenne devrait croître de 3,5% cette année, contre une précédente prévision de 5,5% annoncée par la BM en avril dernier. Le Nigeria devrait également voir la croissance de son PIB se situer à 3,3%, contre une précédente prévision de 3,8%. En Afrique du Sud, la croissance tombera à 1,9%, contre une estimation de 2,1% datant d’avril dernier.

La BM a, cependant, relevé ses prévisions de croissance pour l’Angola. Ce pays producteur de pétrole devrait voir son PIB progresser de 3,1% cette année, contre une précédente prévision de 2,9%.

Le rapport Africa’s Pulse révèle, par ailleurs, que la Côte d’Ivoire enregistrera la plus forte croissance économique en Afrique de l’Ouest en 2022 (5,7 %), alors que l’économie sénégalaise devrait progresser de 4,8% cette année, avant d’atteindre des taux de croissance de

8 % en 2023 et de 10,5 % en 2024, grâce à l’entrée en production de plusieurs gisements d’hydrocarbures.

Les prévisions pour le Kenya, première économie d’Afrique de l’Est, restent inchangées par rapport au mois d’avril, à 5 %.