NAIROBI, 18 septembre (Xinhua) — Le secteur de la construction écologique, qui se développe rapidement en Afrique, a attiré l’ attention des gestionnaires de fonds tandis que les gouvernements mettent en place des politiques et mesures d’incitation pour favoriser les investissements qui accélèrent la transition vers une économie à faibles émissions carboniques dans différents secteurs clé de l’économie.

Les décideurs politiques, financiers et experts participant à la Conférence sur le financement de la construction écologique, à Nairobi, ont déclaré mercredi que la demande de logements économes en ressources avait produit un appel d’air pour les investisseurs locaux et étrangers.

“L’Afrique devient manifestement un marché pionnier pour les technologies respectueuses de l’environnement, au fur et à mesure que les gouvernements définissent des objectifs visant à accélérer une croissance économique à faibles émissions carboniques. Les investissements dans la construction écologique économe en consommation énergétique ont gagné en vitesse sur tout le continent”, a déclaré Amarjit Virdi, directeur général de la compagnie technologique kenyane Quest works.

S’exprimant auprès de Xinhua en marge de la Conférence sur le financement de la construction écologique en Afrique, M. Virdi a noté que la croissance économique rapide, la stabilité politique et le bon niveau de conscience des décideurs politiques avaient servi de catalyseurs aux investissements dans les programmes immobiliers respectueux de l’environnement.

Quest works a construit des bâtiments écologiques modèles à Nairobi et étendra prochainement son activité à d’autres villes d’Afrique.

Les petites et moyennes entreprises kenyanes ont formé des partenariats pour révolutionner la construction écologique grâce à des technologies locales, bon marché et respectueuses de l’ environnement.

Les entrepreneurs kenyans experts en technologies ont apporté un nouveau souffle à la construction écologique en utilisant des systèmes d’éclairage et matériaux de construction économes en énergie mais bon marché fournis principalement par la Chine et l’Inde.

Alors que l’appétit pour les maisons respectueuses de l’environnement augmente rapidement au Kenya, les promoteurs immobiliers se réjouissent de ces nouvelles technologies permettant de remplacer les matériaux conventionnels pour bâtir des maisons durables et écologiques.

Remplacer les pierres traditionnelles par des panneaux soudés renforcés de ciment et de sable permet de gagner en économies et en durée lors de la construction d’une maison.

Ces bâtiments écologiques non seulement sont viables commercialement mais permettent aussi de répondre à la demande de logement de villes africaines densément peuplées. “Les investisseurs privés souhaitent construire des bâtiments modernes et respectueux de l’environnement mais il appartient aux gouvernements de mettre en place un environnement propice pour favoriser l’investissement dans ce secteur. Des mesures de stimulation comme des exonérations d’impôts sur les technologies écologiques importées sont les bienvenues”, a déclaré M. Virdi.

Son entreprise importe des technologies écologiques tels que panneaux solaires, fontaines frigorifiques et appareils électriques économes en énergie en provenance de Chine.

“Nous utilisons des matériaux importés de Chine pour construire des centres commerciaux et des bâtiments résidentiels respectueux de l’environnement. À part le ciment et la pierre, tout le reste, y compris les générateurs, escalators et unités de traitement de l’ eau sont produits en Chine”, a déclaré M. Virdi à Xinhua.

Le Kenya a pris de l’avance sur les autres pays d’Afrique de l’ Est dans le développement de bâtiments écologiques, grâce à son cadre juridique et politique progressiste et à la présence de gestionnaires de fonds bien implantés dans ce pays.

L’urbanisation rapide en Afrique a créé une demande pour les maisons neuves, écologiques et abordables.

Le chef de l’Unité de l’énergie urbaine à ONU-Habitat, Vincent Kitio, a souligné que le logement vert est le fondement de villes intelligentes qui sont essentiels pour la transformation verte en Afrique.

“Nous devons démystifier le concept de bâtiments écologiques et de les adopter dans nos villes afin de catalyser un nouvel élan vers une croissance sobre en carbone”, a déclaré M. Kitio.

Il a exhorté les gouvernements africains à collaborer avec le secteur privé pour développer des produits hypothécaires verts.

Le Kenya connaît une pénurie de maisons de descente dans la plupart de ses villes et villages. La pénurie est actuellement estimé à 250.000 logements par an, même si les entreprises immobilières ont le potentiel de construire 50.000 logements par an.