DAKAR, 1er juillet (Xinhua) — Les financements privés et internationaux constituent des ressources indispensables pour faire face aux changements climatiques en Afrique, ont estimé plusieurs délégués africains lors d’une conférence sur ce thème mercredi à Dakar.

“Le continent a besoin d’environ 50 milliards de dollars par an d’ici à 2050, pour faire face aux coûts de l’adaptation aux changements climatiques”, ont affirmé les auteurs d’un rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).

Mais “la capacité financière des Etats du Sud, particulièrement ceux d’Afrique, est très limitée pour amoindrir les conséquences désastreuses des changements climatiques”, a soutenu le Premier ministre sénégalais, Mouhammad Boun Abdallah Dione.

“Il n’y a pas de systèmes d’atténuation des effets du dérèglement climatique et d’adaptation des économies aux situations actuelles à cause de ce manque de ressources financières”, a-t-il déploré.

“Il faut impliquer le secteur privé dans la recherche de fonds avec un cadre règlementaire favorable qui pourrait l’inciter à investir dans les énergies renouvelables afin de limiter les émissions de gaz à effets de serre”, a-t-il préconisé.

“Les enjeux sont énormes parce que les changements climatiques entraînent une insécurité alimentaire et une dégradation des ressources naturelles ; ils affectent aussi la santé des populations et la biodiversité”, a-t-il fait remarquer avant de soutenir qu’il “faut chercher des ressources suffisantes pour faire face aux conséquences des changements climatiques en mettant en place des structures de recherches de fonds”.

La présidente de l’Union des Conseils économiques et sociaux d’ Afrique, Aminata Tall, a pour sa part, relevé que “malgré tous les efforts consentis pour faire face aux changements climatiques, l’ environnement ne cesse de se dégrader avec des conséquences toujours dramatiques sur la vie des personnes particulièrement dans le continent”.

“Une implication de tous et une mobilisation de ressources financières sont d’une impérieuse nécessité pour s’adapter aux changements climatiques parce que les Etats, seuls, ne peuvent pas tout faire”, a-t-elle ajouté.

“En Afrique, nous devons développer des partenariats, notamment des partenariats publics-privés, pour une disponibilité de fonds avec de bonnes politiques de prévention, afin de faire face aux défis des changements climatiques”, a-t-elle suggéré.

Dans son rapport, le PNUE a également estimé qu'”il est pressant de compléter les ressources internes et insuffisantes du continent par le financement international”.

Cependant, a souligné le représentant du ministre marocain de l’ Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, Ksiri Abdderrahim, “il y a eu des accords internationaux de financements, mais ces accords n’ont pas répondu aux attentes des pays africains dans leurs réponses aux changements climatiques”.

“Il y a une faiblesse des flux financiers alors qu’il y a une nécessité d’avoir des ressources financières en Afrique pour s’ adapter aux changements climatiques”, a-t-il estimé avant de soutenir qu'”il faut une politique climatique juste avec d’ importantes contributions internationales pour soutenir le continent”.

Le président du Conseil économique, social et culturel du Niger, Moussa Moumouni Djermakoye, a affirmé de son côté que “le financement à grande échelle pour permettre (aux pays africains) de développer la résilience aux futurs impacts des changements climatiques est une priorité pour (ces) pays”.

“Il faut que les pays développés s’engagent à fournir les moyens adéquats pour permettre aux pays en développement de faire face à leurs besoins et aux coûts d’adaptation aux changements climatiques”, a-t-il conclu.