DURBAN, 25 mars (Xinhua) — Entre discussions en séances plénières, tête-à-tête diplomatiques à huis clos et galas de prestige, le 5e sommet des pays des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui a lieu mardi et mercredi à Durban en Afrique du Sud avec au menu le partenariat avec l’Afrique, prévoit d’accueillir entre 3.000 et 5.000 participants, a appris Xinhua de l’organisation.

Déjà précédé d’un forum sur le commerce maritime dimanche, cet événement majeur sous le thème “les BRICS et l’Afrique : partenariat pour le développement, l’intégration et l’ industrialisation” sera lancé par un forum économique et une conférence sur la promotion des infrastructures mardi à Durban International Convention Centre, informe-t-on.

Le quatrième du genre, le forum économique réunira le ministre sud-africain du Commerce et de l’Industrie, Rob Davies, ses homologues chinois Gao Hucheng, brésilien Fernando Pimentel, russe Andrei Belousov et indien Anand Sharma, ainsi que des responsables des chambres consulaires de ces pays respectifs, enregistre quelque 800 participants accrédités.

En sa qualité de pays hôte, l’Afrique du Sud y conduit la plus importation délégation constituée de 151 participants accrédités. Elle est suivie de la Russie, présente avec 125 personnes, et de la Chine, représentée pour sa part par 106 délégués, contre 82 pour l’Inde et 29 pour le Brésil, selon la liste officielle.

La réflexion sera menée autour de cinq secteurs d’activités : mines et énergie, économie verte, agro-industrie et agriculture, finance, puis infrastructures (notamment les routes et les technologies de l’information et de la communication).

Orientés vers le thème du sommet, les travaux de ce forum économique des BRICS accordent une place d’observateur aux pays africains dont certains ont été invités à travers leurs leaders politiques à se joindre à la rencontre des dirigeants chinois Xi Jinping, brésilien Dilma Rousseff, russe Vladimir Poutine, sud- africain Jacob Zuma et du Premier ministre indien Manmohan Singh.

Le président congolais Denis Sassou Nguesso (qui organise un déjeuner de travail mercredi matin sur l’Initiative mondiale pour les infrastructures), l’Equato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, le Sénégalais Macky Sall, l’Ivoirien Alassane Ouattara, l’Egyptien Mohamed Morsi, le Premier ministre éthiopien et président en exercice de l’Union africaine (UA) Hailemariam Dessalegn sont autant de présences annoncées au sommet.

En plus aussi de la présidente de la Commission de l’UA, Clarice Nkosazana Dlamini-Zuma, le coordonnateur de l’agence du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique), Ibrahim Assane Mayaki, et les dirigeants des communautés économiques régionales du continent y sont conviés, ainsi que le président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka.

Les nombreuses discussions en marge de ces assises se proposent d’explorer les stratégies visant à un partenariat mutuellement bénéfique et plus porteur entre les BRICS et l’Afrique, un continent où le déficit d’infrastructures cause une perte de croissance annuelle de 2%, d’après les études (Calderon 2008 en l’ occurrence).

Un des dossiers principaux du sommet de Durban, le projet de création d’une banque de développement des BRICS suscite à cet effet de grandes attentes sur le continent, parce que d’ores et déjà perçue comme un potentiel bailleur de fonds important pour la mobilisation des ressources recherchées au profit des processus de développement et d’intégration économique nationaux et continentaux.

Pour Goolam Ballin, économiste en chef de Standard Bank Research à Johannesburg interrogé par Xinhua, cette institution peut effectivement jouer ce rôle, “mais à condition de la doter d’ un mandat fort. Elle devra oeuvrer pour le bien-être des populations africaines. Pour cela, elle devra surtout s’intéresser au financement des infrastructures sociales, à savoir les hôpitaux, les écoles, l’électricité.. ”

La réalisation de ces infrastructures, a-t-il analysé, aura pour conséquence l’amélioration de la croissance économique sur le continent. Mais avant l’avènement de cette banque, Standard Bank projette une hausse de 350 milliards USD en 2012 à 500 milliards USD en 2015 du volume du commerce entre les BRICS et l’Afrique, mentionne-t-il en outre.

“L’Afrique sera plus importante comme marché de consommation et pourvoyeuse de matières premières pour les économies émergentes”, décrit Ballin qui estime que la Chine devra jouer pleinement son rôle de locomotive dans ce partenariat, vu son poids économique plus important.

En même temps, il insiste sur l’engagement des leaders politiques africains pour la facilitation du commerce en permettant l’élimination des multiples obstacles qui freinent ce commerce.