NAIROBI, 19 juin (Xinhua) — En 2014, l’Afrique subaharienne comptait 3,7 millions de réfugiés et 11,4 millions de personnes déplacées, dont 4,5 millions de nouveaux déplacés, a révélé le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Selon le rapport d’activité 2014 du HCR reçu vendredi, ces réfugiés provenaient principalement de Somalie (753.000), du Soudan (627.000), du Soudan du Sud (615.300), de République démocratique du Congo (487.800), de République centrafricaine (410. 400), et d’Érythrée (239.600).

Ces chiffres, collectés par l’agence de l’ONU pour son dernier rapport, intitulé “Tendances mondiales: Un monde en guerre “, indique que le taux global d’augmentation de nombre de réfugiés de 17% n’inclut pas le Nigeria, et que l’Éthiopie a remplacé le Kenya au rand de plus grand pays d’accueil des réfugiés en Afrique (et 5ème dans le monde).

“Nous assistons à un changement de paradigme, un glissement incontrôle dans une époque dans laquelle l’ampleur des déplacements forcés et la réponse nécessaire dépassent largement tout ce que l’on connaissait auparavant”, déclare le Haut Commissaire Antonio Guterres dans un communiqué à l’occasion de la publication de ce rapport.

A l’échelle mondiale, le nombre de personnes déplacées de force lors de cet exercice s’est élevé à un nombre colossal de 59,5 millions de personnes, contre 51,2 millions l’année précédente.

Une personne sur 122 au monde est désormais réfugiée, déplacée ou demandeuse d’asile.

“Les besoins de financement non satisfaits sont énormes et le régime mondial de protection des victimes de guerre présente de large failles, de sorte qu’un grand nombre de personnes ayant besoin de compassion, d’aide et de refuge sont abandonnées “, a déclaré M. Guterres.

“Dans une époque de déplacements de population massifs et sans précédent, nous avons besoin d’une réponse humanitaire sans précédent et d’un engagement renouvelé à la tolérance et à la protection de ceux qui fuient les conflits et les poursuites “, a- t-il ajouté.

D’après le rapport, le Soudan du Sud abritait 248.142 réfugiés en 2014, originaires du Soudan (225.727), de la République démocratique du Congo (15.485), de la République centrafricaine (2. 040) et de l’Ethiopie (2.392). Les Soudanais se retrouvaient principalement dans les Etats d’Unité et du Nil Haut, alors que les Congolais, les Ethiopiens et les Centrafricains avaient trouvé refuge dans les Etats d’Equatoria Central et Equatoria Occidental. Certains Ethiopiens se trouvaient dans l’Etat de Jonglei.

Mais les violences qui ont éclaté au Soudan du Sud en décembre 2013 ont conduit au nouveau déplacement interne de 1,5 million de personnes. Malgré le retour de près de 200.000 PDI pendant l’année, le nombre de PDI à la fin de 2014 a été estimé à 1,5 million, comprenant les individus déplacés préalablement.

Le rapport indique que l’épidémie de violence au Soudan du Sud a provoqué un afflux majeur dans les pays voisins. Le nombre total de réfugiés sud-soudanais est passé de 114.400 à 616.200 en l’espace de 12 mois.

A la fin de l’année 2014, les personnes fuyant le Soudan du Sud avaient trouvé refuge surtout en Ethiopie (251.800), en Ouganda ( 157.100), au Soudan (115.500) et au Kenya (89.200).

Le Soudan du Sud était la cinquième plus grande source de réfugiés dans le monde, a indiqué le rapport.

Le nombre important de crises et de conflits a également provoqué une tendance dangereuse et aggravante dans la migration irrégulière car des millions de réfugiés du monde entier sont poussés dans une dynamique inconfortable et mortelle avec les trafiquants humains, a observé l’étude de l’ONU.

Le passage des mers du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord à l’Europe a flambé. Les derniers chiffres officiels datant du 8 juin font état de l’arrivée de 103.000 réfugiés et migrants en Europe.