DAKAR, 16 avril (Xinhua) — Le manque d’informations économiques a un impact négatif du sur les investissements étrangers en Afrique, a indiqué, jeudi à Dakar, le professeur français en économie, François Lévêque, lors d’une rencontre sur “Les enjeux du secteur minier au Sénégal”.
Pour ce professeur à l’Ecole des Mines de Paris, “l’Afrique n’occupe pas un bon rang dans le classement des régions qui donnent de l’ importance à l’ information économique, même s’ il y a de bons élèves dans le continent comme le Sénégal qui dispose d’ une Agence nationale de la statistique et de la démographie”.
Il a estimé qu'”il y a des progrès à faire en matière d’ organisation et de traitement de l’ information économique parce qu’ elle est cruciale pour attirer et accroître les investissements étrangers”.
“L’information économique doit être suffisante, fiable et disponible parce qu’ elle permet aux investisseurs d’apprécier les risques dans leurs prises de décisions. En plus, la qualité de cette information est décisive pour un quart des suppléments d’ investissements”, a-t-il ajouté.
Selon l’expert français du droit des contrats et des projets internationaux, Benoît Lebars, “en plus de ce manque d’informations économiques, il y a les contrats qui posent aussi problème et occasionnent des conflits juridiques entre les Etats et les investisseurs”.
“Il y a des incohérences dans certains contrats”, a-t-il constaté, donnant l’exemple d’un litige opposant, l’année dernière, l’Etat malien à des investisseurs canadiens “à cause d’ un contrat qui ne désigne pas le même juge en cas de contentieux”.
“Il y a des sommes substantielles qui sont investies dans le secteur, il faut donc une mise en cohérence des contrats en tenant compte des intérêts de toutes les parties prenantes afin d’ éviter les contentieux qui entraînent l’ arrêt des exploitations, l’ absence de ressources fiscales et la perte d’ emplois”, a-t-il soutenu.