Avec une population urbaine appelée à doubler d’ici 2050, passant de 600 millions à plus de 1,3 milliard d’habitants, les défis de mobilité en Afrique s’intensifieront considérablement. Le parc automobile privé a connu une croissance exponentielle, passant de moins de 50 véhicules pour 1 000 habitants en 2000 à plus de 200 en 2015.
La congestion sur les réseaux routiers urbains fait perdre environ 314 milliards USD par an à l’Afrique, révèle le groupe Alstom. Dans son rapport intitulé « The role of urban rail in sustainable Africa », le constructeur ferroviaire français montre que les implications en matière de coûts sont le cumul de plusieurs externalités négatives telles que les pertes de productivités liées au temps perdu dans les embouteillages, l’augmentation des émissions de carbone, la pollution de l’air, les accidents, etc. Ces éléments affectent directement le PIB des pays.
D’ici 2030, le manque à gagner pourrait atteindre 488 milliards USD, si une reconfiguration de la structure modale des systèmes de transport actuels n’est pas faite pour réduire la pression sur les routes. Actuellement, les chemins de fer ne représentent qu’à peine 1% du trafic, dans les villes africaines, d’après le document. Dans un scénario de reconfiguration modale proposé par Alstom, une augmentation de la part du rail urbain à 10% en 2030 et 20% en 2050 permettrait de retirer près de 8 millions de voitures de la circulation chaque jour en 2030 et près de 29 millions en 2050.
En Egypte par exemple, le réseau ferroviaire urbain du Grand Caire permet actuellement d’éviter l’utilisation d’environ 175 000 voitures par jour, révèle le rapport. De même, les grands chantiers ferroviaires en cours devraient permettre à terme d’éviter l’utilisation de 595 000 voitures. Ce qui aidera à réduire significativement les coûts liés à la congestion, estimés à 8 milliards USD pour Le Caire en 2010, alors que les prévisions annoncent qu’ils atteindront 17 milliards USD en 2030.
Avec l’Agence Ecofin