La Commission Economique pour l’Afrique (CEA) dans son rapport sur l’indice de développement et des inégalités entre les sexes en Afrique (IDISA) relève l’importance des femmes dans l’ensemble des aspects de la vie sociale, culturelle, politique et économique, bien qu’en position d’infériorité. Pour la CEA, cet état de fait revêt une importance critique pour le développement humain en général.

Le rapport élaboré par la CEA indique que  tout est mis en œuvre pour accélérer le développement socioéconomique en accroissant la participation de la femme. C’est ainsi qu’elle fait mention du Rapport sur le développement humain de 1995 qui conclut : « le développement humain risque d’être compromis s’il ne prend pas en compte les questions de genre ». Aussi, la banque mondiale, dans son étude intitulée “Engendering Development” en 2001, mentionne que la pauvreté exacerbe les inégalités entre les sexes qui, à leur tour, constituent un frein au développement.

Selon le rapport de la CEA,  les instruments internationaux existants utilisés pour mesurer les questions de genre, de développement et d’habilitation des femmes doivent être élargis. « Ainsi, ils pourront mieux refléter les réalités des hommes et des femmes sur le continent africain, permettre de mieux évaluer les disparités entre les sexes dans chaque pays africain, et aider les gouvernements à améliorer leurs performances en matière d’égalité et d’équité entre les sexes » peut-on retenir.

L’indice de développement et des inégalités entre les sexes en Afrique est un outil qui permet de mesurer les inégalités de genre et d’évaluer la performance des gouvernements pour les combler. Cet indice comporte deux parties, l’Indice de la condition de la femme qui est une mesure quantitative et le Tableau de bord de la promotion de la femme en Afrique qui est qualitatif. L’IDISA est un indice spécifiquement africain qui prend d’abord en compte les principales chartes et documents africains qui ont des incidences sur les relations de genre. Ensuite, il identifie les disparités entre les hommes et les femmes dans les sphères de pouvoir sélectionnées, et étudie les relations hommes femmes sous-jacentes en Afrique.

Enfin, l’IDISA se fondera sur les conclusions qui seront établies à partir de tests effectués dans des pays africains, en tenant compte des données statistiques nationales. Ce dernier a été testé dans douze pays à savoir : Afrique du Sud, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Ethiopie, Egypte, Ghana, Madagascar, Mozambique, Ouganda, Tanzanie et Tunisie.