A la conférence des Nations unies sur le climat, COP27, en Egypte, un responsable onusien a prévenu que si rien n’est fait « en urgence » pour le Soudan voisin, comme de nombreux autres pays en voie de développement d’Afrique, inondations, sécheresses et catastrophes naturelles entraîneront « une hausse » de la faim.

« Ce n’est pas normal que l’Afrique fasse venir 40% de son blé de Russie et d’Ukraine alors qu’elle est elle-même riche en ressources », a déclaré à l’AFP Zitouni Ould-Dada, directeur adjoint de la division climat et environnement de l’agence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en marge de la COP27 à Charm el-Cheikh. « Il faut une volonté politique pour combattre au niveau mondial la pauvreté et la faim », a-t-il interpellé.

Car, a alerté Zitouni, « si des mesures draconiennes ne sont pas prises en urgence, la faim va connaître une hausse parce que le changement climatique ressenti partout est plus pressant encore dans les régions les plus menacées comme le Soudan ».

Le Soudan, fortement impacté par l’inflation et l’interruption de l’aide internationale après un putsch, il y a un an, voit ses 15 des 45 millions d’habitants souffrir de la faim, soit 50% de plus qu’en 2021, selon le Programme alimentaire mondial (PAM).

Et dans le pays où agriculture et élevage représentent 43% des emplois et 30% du PIB, comme dans beaucoup d’autres pays en développement, les infrastructures sont déliquescentes ou inexistantes et les conflits légions, « les ressources humaines sont énormes mais il faut toujours ramener des capacités de l’extérieur », a recommandé Ould-Dada.