Depuis début novembre 2013, la région d’Umm Dukhun, à la frontière entre le Tchad et le Soudan, est le théâtre de violents affrontements. Des heurts ont éclaté à plusieurs reprises entre tribus Misserya et Salamat, faisant des dizaines de morts dans cette région du Darfour. Jeudi, la force conjointe Tchad-Soudan chargée notamment de sécuriser la frontière aurait tenté de s’interposer, avant d’être prise pour cible.

Ce sont de nouvelles tensions entre communautés qui seraient à l’origine de ces violences. Jeudi, des affrontements ont éclaté entre les Salamat et les Misserya dans la région d’Umm Dukhun. La force conjointe d’interposition, créé en 2010 par Ndjamena et Khartoum, aurait alors décidé de s’interposer entre les deux camps. Selon le ministre tchadien de la Communication, Hassan Sylla, les soldats se seraient alors retrouvés pris dans des tirs croisés et toujours selon Ndjamena, un militaire tchadien aurait été tué et deux Soudanais blessés.

Le ministre insiste pour préciser qu’il n’y a eu aucun combat direct entre la force conjointe et l’une ou l’autre des tribus. Pris sous le feu, les soldats n’auraient donc pas riposté. Mais d’autres sources évoquent un bilan plus lourd. L’Agence France Presse (AFP) notamment évoque plusieurs victimes au sein de la force. Neuf soldats tchadiens auraient tués selon Radio Dabanga, basée aux Pays-Bas, mais très implantée au Darfour.

«Un tel incident était en tout cas à prévoir tant la zone est volatile», explique un spécialiste de la région. Il faut dire que depuis le début de l’année, des litiges anciens ont ressurgi notamment pour le partage des terres et du bétail. Malgré un accord entre Misserya et Salamat en juillet, les violences n’ont pas cessé. Depuis le début du mois, le face à face aurait fait plusieurs dizaines de morts.

Source: RFI