La France a transmis ce samedi à Ouagadougou, le troisième et dernier lot d’archives demandé par le juge d’instruction du Tribunal militaire de Ouagadougou, dans le cadre du dossier de l’assassinat de l’ancien président Thomas Sankara en 1987, a constaté sur place Xinhua.
Le 3e lot d’archives composé de trois enveloppes a été remis samedi à Ouagadougou par l’ambassade de France au Burkina Faso Luc Hallade au ministre burkinabè délégué à l’intégration et aux Burkinabè de l’extérieur Maxim Koné.
Il s’agit des archives du ministère de l’Intérieur qui dispose de plusieurs archives en lien avec le contexte de l’assassinat de Thomas Sankara. Certaines étaient détenues par les Archives nationales, d’autres par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Huit documents déclassifiés de la direction générale de la police nationale proviennent des Archives nationales. Ce sont les archives du Service de coopération technique international de police (SCTIP), le service de coopération policière présent au Burkina Faso au sein de l’ambassade de France, aujourd’hui direction centrale de la coopération internationale (DCI), a précisé le diplomate français.
Ces archives sont arrivées à l’ambassade sous plis scellés fin février 2021, a-t-il précisé, ajoutant que la qualité de la justice burkinabè est telle que, les éléments, contenus dans ces dossiers d’archives françaises et portés au dossier d’instruction par le juge burkinabè, “ne doivent pas nous faire oublier que cette même justice a des moyens d’investigations propres”.
“Le dossier de l’instruction judiciaire qui a amené cette semaine la chambre du tribunal militaire à rendre mardi 13 avril son verdict dans son délibéré contient certainement bien plus d’éléments que les seules archives françaises, sur lequel l’opinion se focalise”, a dit M. Hallade.
Le ministre burkinabè de l’Intégration et des Burkinabè de l’extérieur a salué cette coopération judiciaire avec la France, espérant que ces documents apporteront des informations complémentaires à la justice afin de situer les responsabilités dans ce dossier.
En 2018, la France avait transmis à la justice burkinabè une partie des documents des déclassifiés constitués de pièces d’audition de personnes mises en cause.
Selon l’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade, il s’agissait d’une cinquantaine de documents, du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et d’une quarantaine à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).
Dans les deux cas, il s’agit de productions issues à la fois des administrations centrales et des postes (pour l’essentiel Ouagadougou, Abidjan, Lomé, Dakar, Alger), a-t-il dit, précisant que le contenu ne comporte pas uniquement des notes diplomatiques, mais surtout des notes d’analyse, des notes de renseignement ou encore des documents locaux (tracts). “Une partie était classifiée : à la DGSE, la moitié, au MEAE seulement trois documents”, a précisé le diplomate français.
Thomas Sankara, arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat le 4 août 1983, a été assassiné lors du putsch qui amena au pouvoir Blaise Compaoré le 15 octobre 1987.