Le directeur de publication du journal Salam Info, Martin Inoua Doulgué a passé sa premiére nuit depuis 8 mois auprés de sa famille. l’un des avocats de la partie civile, Me Allahta Amos, a accpeté de repondre aux questions de Tchadinfos.com, .

Le journaliste Martin Inoua Doulgué bénéficie d’une liberté provisoire.  Vous êtes l’un des avocats de Toupta Boguena. Dîtes nous quelle est votre impression par rapport à cette libération pour des raisons de santé ?

Je n’ai pas d’impression particulière à donner par rapport à sa liberté provisoire. Parce que nous nous sommes partie civile dans cette procédure et nous nous intéressons qu’à nos intérêts civils. Et les questions de liberté intéressent beaucoup plus le ministère public qui est garant de l’ordre public. Mais une liberté provisoire comme vous l’avez dit, ne reste qu’une liberté provisoire. Dès lors que l’ordre public sera troublé, il sera repris. Et vous l’avez évoqué, c’est pour des raisons de santé, donc le temps pour lui de se soigner, et si d’aventure la décision est confirmée, il repartira en prison.

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Le parquet général a requis purement et simplement la relaxe de Martin Inoua Doulgué, comment vous avez accueilli cette réquisition ?

C’est simplement une mauvaise appréciation des faits par le parquet général. Mais ce n’est pas tout, parce que, au vu de la démonstration que nous avons faite pendant nos plaidoiries, je pense que les juges balayeront  de revers de la main ces réquisitions.

Pour vous l’amende de 10 millions payée par chacun des deux directeurs de publication n’est pas suffisante ?

Non. Nous on parle pas en terme d’amande. Nous on parle en terme de dommages et intérêts. Et là en instance nous avons reçu 20 millions de dommages et intérêts. Et nous estimons que ça ne résout qu’imparfaitement le préjudice subi donc il va falloir rehausser. Nous avons estimé modestement à 300 millions de nos francs. L’amande ce n’est pas notre tasse de thé, il relève des prérogatives du ministère public de fixer une amande. Nous, nous réclamons de dommages et intérêts.

Est-ce qu’on peut savoir les préjudices subis par votre cliente ?

Les préjudices sont énormes vous savez, elle est enseignante. Elle a occupé de hautes fonctions dans ce pays. Alors faire d’elle une lesbienne alors que notre constitution interdit le lesbianisme, imaginez ce que ça peut faire. Et étant enseignant-chercheur à l’université, elle doit enseigner des vertus. Et dès lors qu’elle est taxée de lesbienne, vous imaginez elle est obligée aujourd’hui de s’enfermer. Elle n’arrive même pas à aller à l’université pour enseigner. Et vous l’avez constaté par vous-mêmes, pendant qu’elle était à la barre alors qu’on plaidait le dossier, elle a même fondu en larmes. Donc c’est depuis presque 2 ans que cette procédure dure et elle continue de subir les préjudices qui sont incommensurables.

Quels sont vos attentes pour le verdict du 28 avril ?

Je suis serein, je sais qu’ils seront condamnés. Les faits sont carrés. Ne me demandez pas de déterminer la peine ici parce que ça ne ressort que du seul pouvoir qu’a le juge de décider mais pour moi l’infraction est constituée et nous avons démontré les preuves ils seront bel et bien condamnés.

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