N’DJAMENA, 17 mars (Xinhua) — Des juges d’instruction, des Chambres africaines extraordinaires au sein des juridictions séné galaises chargées de juger l’ancien président tchadien Hissein Habré, mènent une troisième commission rogatoire internationale dans la capitale tchadienne, a déclaré lundi à Xinhua Déli Sainzoumi Nestor, coordonnateur de la cellule de communication prè s le Pool judiciaire.

Arrivés le week-end dernier à N’Djaména, capitale du Tchad, les magistrats sont accompagnés des membres du parquet, des enquê teurs et des membres de la cellule de communication des Chambres africaines extraordinaires.

“Cette commission rogatoire internationale procédera à l’audition des témoins et des plaignants, se rendra ensuite à l’intérieur du Tchad pour visiter les charniers”, a précisé M. Dé li Sainzoumi Nestor.

L’ancien dictateur tchadien a été inculpé, en juillet 2013, pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et tortures par un tribunal spécial créé par l’Union africaine au sein des juridictions sénégalaises et mis en détention provisoire.

Au Tchad, la justice a également lancé une procédure contre ses anciens collaborateurs.

Durant le règne Habré de huit ans (1982-1990), plus de 40.000 personnes ont été exécutées ou mortes en détention, selon une “commission d’enquête sur les crimes et détournements” créée par le gouvernement tchadien après sa chute.

A la fin des années 70, Habré avait déjà été jugé par contumace par le gouvernement d’union nationale de transition, dirigé par le président Goukouni Wedeye, et a été condamné à mort. Cette dé cision de la justice n’a, malheureusement, jamais pu se réaliser, Habré ayant chassé Weddeye du pouvoir en juin 1982.

En 1996, la justice tchadienne avait de nouveau jugé Habré et requis la peine de mort. Un verdict resté sans suite.