C’est la somme que les tortionnaires de la Dds doivent payer à leurs victimes. En réalité, c’est la moitié qu’ils doivent payer. L’autre moitié est à la charge de l’Etat tchadien que l’arrêt a reconnu civilement responsable. Le juge a même eu la prétention d’ordonner la création d’une commission chargée d’exécuter l’arrêt. Cette commission sera mise en place par le chef du Gouvernement et comprendra deux représentants du ministère de la justice, du collectif des avocats des parties civiles, un représentant du ministère des Finances, deux huissiers et un représentant du ministère Secrétariat général du gouvernement.
Le grand challenge pour les victimes et leurs conseils sera de traduire dans les faits l’arrêt, notamment la réparation civile. D’un côté, les biens des condamnés qui seront saisis et vendus, valent-ils 32,5 milliards? Pas si sûr. “Le reste sera comblé par les donations des pays tiers ou d’organisations”, précise le juge. Hypothèse aussi étonnante que surréaliste!
De l’autre, comment feront les victimes face à un Etat qui s’obstine à ne pas respecter les décisions de justice le condamnant? Un Etat qui a déjà refusé de payer 40 milliards réclamés à l’unisson par les avocats, les huissiers et les notaires, au point de retarder ce procès “historique” de deux mois. Après le verdict, un autre bras de-fer commence. Qui durera peut-être aussi longtemps que cette procédure fleuve dont la plupart des victimes n’ont pas vu le dénouement. Combien seront-elles à voir le premier kopeck réparateur de leurs souffrances?
NF