L’avocat de la communauté zaghawa, Me Alain Kagonbé a fait un point de presse ce jeudi au sujet de l’affaire opposant cette communauté à l’ex-activiste de la diaspora, Abel Maïna.

Pour Me Alain Kagonbé, qui veut prendre à témoin l’opinion nationale et internationale, la justice tchadienne est devenue une justice « à deux vitesses » et le politique « tient la justice en main, d’une main de fer ». L’avocat souhaite que cela change.

En effet, rappelle-t-il, la communauté zaghawa a servi une plainte contre Abel Maïna qui, lorsqu’il était activiste en France, « a fait de son thème favori des injures à caractère ethnique et des incitations à la haine tribale. Il s’en est pris à la communauté zaghawa qu’il a traitée de voleur, de criminel, de violeur, toute la communauté. Et c’est à bon droit qu’une bonne partie de la communauté zaghawa respectueuse des lois n’a pas voulu se rendre justice mais a confié son sort à la justice en déposant une plainte contre Abel Maïna afin qu’il puisse démontrer en quoi toute la communauté est ce que lui a décidé qu’elle soit ». Pourtant, précise-t-il, la peine est individuelle. Mais La convocation remise s’est retrouvé sur les réseaux sociaux « et ça a fait le buzz », situe l’avocat.

Ainsi, explique l’avocat, un appel est venu de « quelque part, le politique s’y est mêlé » et le dossier est classé sans suite. Mais la loi permettant de contourner la décision du procureur et de déposer une plainte avec constitution de partie civile, ils l’ont fait. « Mais encore cette fois, la pression venue de quelque part et le juge d’instruction ne peut pas servir la convocation. La principale raison est le dialogue national inclusif », souligne Me Alain Kagonbé qui déplore cet état de chose. Pour l’avocat qui pense que c’est un « déni de justice », le dialogue national repose sur la justice, la vérité et la réconciliation. « Il ne peut y avoir de dialogue véritable lorsque toute une communauté est offensée, frustrée ».

Me Alain Kagonbé insiste que la plainte est pendante et que la procédure suivra son cours, en dépit du dialogue national.