DAKAR, 24 mai (XINHUA) — Pour réduire les inégalités sociales qui minent la santé publique en Afrique, les acteurs prônent l’élaboration de politiques de santé qui prennent en compte les besoins des populations.
Ainsi, appellent-ils les pouvoirs publics, les décideurs à impulser une nouvelle dynamique dans l’élaboration de ces politiques, au sortir d’un colloque francophone international à Dakar (du 21 au 23 mai) sur les inégalités sociales de santé en Afrique.
Pour le coordonnateur de ce colloque, Cheikh Tidiane Athié, par ailleurs directeur de l’ONG Action pour le Développement, les politiques de santé longtemps théorisées dans nos pays en développement ne sont toujours pas adaptées aux urgences. La preuve, dit-il, “les inégalités demeurent”.
D’après les acteurs du secteur de la santé, la mortalité maternelle est l’un des indicateurs sanitaires qui fait apparaître des écarts importants entre riches et pauvres.
Et en dehors du Rwanda qui a fait de grands efforts dans ce domaine, seuls la Guinée équatoriale et l’Erythrée ont fait réellement reculer le taux de mortalité maternelle en Afrique, renseigne Dr. Chandrali Sookram du bureau de l’OMS à Brazzaville.
“La Guinée équatoriale a réduit son taux de mortalité maternelle de 750 à 250 pour 1.000 naissances et l’Erythrée de 720 à 240. Ces pays sont ainsi assurés d’atteindre les OMD (objectifs du millénaire) en santé maternelle”, fait savoir Sookram.
Parmi les nombreuses inégalités qui nuisent à la santé des femmes et des enfants, les acteurs africains citent l’accès inégal à l’eau potable, à des services sanitaires, le manque de services d’éducation à la petite enfance.
Dr. Sookram invite les pouvoirs publics africains à agir vite dans des domaines ayant un rapport étroit avec la santé publique. Il s’agit notamment cite-il “de l’assainissement, de l’urbanisation, de l’amélioration des conditions de travail”.
Quant à Abdoulaye Dièye, directeur de cabinet du ministre sénégalais de la Santé, il annonce la couverture maladie universelle par l’accès de tous aux soins de santé, rappelant qu’au Sénégal, un plan assure la gratuité des soins aux personnes âgées ainsi que celle de la césarienne.
Mais en santé maternelle, le Sénégal occupe la 32ème place en Afrique, selon les spécialistes, avec un taux de mortalité qui est passé de 434 à 392 décès sur cent mille naissances vivantes.