Centre de santé de Koundoul, une localité située à une vingtaine de kilomètres de la capitale N’Djamena. En cette journée du mercredi 27 octobre 2021, le centre accueille, comme très souvent, des patients souffrant de diverses maladies. Malgré qu’il ne soit pas assez grand, le centre reçoit aussi des femmes enceintes pour les accouchements.

A l’arrivée, le personnel, pas en grand nombre, se montre très accueillant envers les patients et les visiteurs. La sage-femme Hourra Issa Nassour mesure la portée de leur tâche. « Ici à Koundoul, les femmes viennent beaucoup parce que nous avons le volet communautaire et des femmes qui sensibilisent la population, surtout les femmes enceintes pour venir faire la consultation prénatale. Ce qui fait que, les femmes enceintes n’ont pas assez de difficultés lors de l’accouchement », explique la sage-femme.

Dans le milieu rural tchadien, la prise en charge médicale n’est pas encore à la hauteur des attentes. C’est pourquoi, à Koundoul, dame Houra relève que les femmes enceintes sont constamment sensibilisées sur le fait de se faire suivre dans un centre de santé. « Nous les sensibilisons pour les mettre en confiance. Par semaine, le centre de santé reçoit de dizaine de femmes. Par mois, on peut estimer à 40 le nombre des femmes qui viennent se faire consulter », renseigne la sage-femme Hourra.

L’absence des époux

Parmi les difficultés, la sage-femme diplômée d’Etat, Mme Hourra Issa Nassour, déplore le non accompagnement de ces femmes enceintes par leurs époux. « La femme vient seule sans être accompagnée par son époux. Le fait que le mari accompagne son épouse est très important, parce qu’on ne sait jamais lors de l’accouchement, la femme peut avoir des complications. Elle a besoin en ce moment l’assistance de son mari », fait-elle savoir.

Bien que le personnel qualifié assiste les femmes enceintes, le centre de santé de Koundoul ne manque pas des difficultés, dont, cite l’infirmière Houra, l’insuffisance des matériels. « Nous n’avons que trois boites d’accouchements, alors que par jour on accouche 4 femmes. Aussi, il y a manque d’appareil à stériliser, appareil à réanimation pour le nouveau-né, entre autres », souligne Houra Issa Nassour.

Le responsable du centre de santé de Koundoul, M. Mahamat Allamine Alhadj Mahamat relève qu’il y a sept centres de santé à Koundoul dont deux privés. En ce qui concerne le personnel dans le service de la maternité, il y a quatre sages-femmes. « En plus des autres problèmes, nous avons l’absence des moyens » énumère-t-il.

« Ces femmes enceintes viennent suivre la consultation prénatale normalement, mais dès que l’accouchement arrive, avec la fatigue de la grossesse, vu la distance pour certaines, elles accouchent à la maison » déplore le responsable du centre Mahamat Allamine Alhadj Mahamat, qui souhaite, avoir, par ailleurs, plus de lits et de boites d’accouchement.

Lors de l’évaluation de la mise en œuvre des ODD (Objectifs du développement durable) au Tchad, les autorités ont fait savoir que la densité et la répartition du personnel de santé demeurent inadéquates, mais s’améliorent. En 2015, le ratio habitants/médecin est de 19 641 soit 10 fois plus que la norme de l’OMS. Cette statistique est très variable selon les districts sanitaires. De même, au niveau national, le ratio habitants par infirmier qualifié est de 3 837 soit plus d’une fois et demie que la norme de l’OMS, et varie selon les districts sanitaires.

La proportion d’accouchements assistés par le personnel de santé qualifié varie avec les caractéristiques sociodémographiques de la mère (milieu de résidence, niveau d’instruction et cadre de vie). La proportion d’accouchements assistés par un personnel de santé qualifié et dans un établissement sanitaire est à la hausse. Elle est passée de 22,7% en 2010 à 33,9% en 2015. Sur la même période, les accouchements dans une structure de santé sont passés de 15,8 % à 21,7 % et la couverture est passée de 23% à 31%.