Le mardi 28 avril, le Tchad a aboli la peine de mort de son arsenal juridique. Contacté au téléphone par Tchadinfos, Me Nodjitoloum Salomon, président de l’Action des chrétiens contre la torture (Acat) au Tchad livre ses impressions.

” C’est une expression de très grande joie. C’est depuis plusieurs années que nous luttons pour l’abolition de la peine de mort dans la législation tchadienne” a déclaré d’emblée Me Nodjitoloum. Pour lui, les députés ont suivi l’appel lancé par les abolitionnistes pour supprimer la peine de mort de la loi portant répression des actes de terrorisme.

Le président de l’Acat Tchad poursuit en affirmant que “c’est une victoire pour tous les abolitionnistes de par le monde et c’est aussi une victoire pour les défenseurs des droits de l’homme du Tchad”. Cette abolition est un pas de plus vers l’État de droit prôné par les autorités tchadiennes. Car, le pays a pris des engagements au niveau international pour la protection de la vie humaine. “C’est vraiment une expression de fierté et de satisfaction” se réjouit Me Nodjitoloum Salomon.

La peine de mort n’a jamais dissuadé les terroristes.

Me Nodjitoloum Salomon

S’agissant de la lutte antiterroriste et cette abolition, Me Nodjitoloum souligne que, “la peine de mort n’a jamais dissuadé les terroristes”. Il justifie ses propos en relevant que, lorsqu’une personne se donne volontier pour se sacrifier, pour tuer, le condamner à mort ne règle pas le problème. “Tout ce que nous demandons c’est qu’il y ait des prisons de haute sécurité pour que ces personnes si elles sont condamnées à temps, il faut qu’elles purgent normalement leurs peines” suggère le président de l’Acat Tchad. Il déplore le fait que ce dernier temps, les prisons du Tchad soient devenues trop poreuses et que les gens n’y passent pas beaucoup de temps.