Le tchadien Abbas Mahamat Tolli est le nouveau gouverneur de la BEAC (Banque des États de l’Afrique Centrale). Il est secondé par le Camerounais Dieudonne Evou Mekou, vice-gouverneur. Le Tchad prend la tête de la banque régionale en accord avec le principe de rotation adopté par les Chefs d’États à Bangui en 2010. Des sources proches du Palais Rose nous font savoir que sa nomination est sans surprise. Car le Tchad a présenté trois candidats, dont deux sont naturellement disqualifiés. Il s’agit de :
– Bedoumra Kordje l’actuelle SG de la Présidence et ancien vice-président de la BAD. Il rate le strapontin de justesse, comme ce fut le cas avec la présidence de la BAD. Cette fois, vu que la place du Tchad était assuré, c’est l’âge qui lui a fait défaut. Une clause du règlement intérieur de la BEAC fixe l’âge limite à 60 ans.
– Tahir Hamid Nguilin qui pour ce poste est le bon profil avec les compétences et l’expérience requise puisqu’il office en tant vice-gouverneur dans l’équipe sortante. Ce dernier point constitue en soi son défaut. Car selon les textes régissant la banque un membre de l’exécutif sortante ne peut rempiler.
– Abbas Mahamat Tolli actuel
Président de la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC). Il a rouler sa bosse, tour à tour.
– 2001-2002 Directeur des Douanes et Droits Indirects
– 2002-2003 il fait un séjour à l’ENA ou il obtient un diplôme en Économie
– 2003-2004 il est nommé Directeur de Cabinet Civil du Président de la République.
– 2005 de Février-Aout il occupe le poste de Secrétaire d’État au Ministère des Finances
– 2005 à 2008 il devient l’argentier du pays en occuppant le poste de Ministre des Finances
– 2010-2011 période creuse
– 2011-2012 Ministre des infrastructures et des équipements
– 2012-2015 SG de la COBAC
– 2015-2016 Président de la BDEAC
Celui qui va occuper le poste de gouverneur à Yaounde siège de la BEAC n’est donc pas un inconnu de la maison. Cependant, il aura du pain sur la planche, tant l’équipe précédente affiche des résultats satisfaisants et exceptionnels. Il devra maintenir ces résultats ou faire mieux.
Le Tchad en laissant ce fonctionnaire de haut rang quitter son poste de Brazzaville pour Yaounde perd en échange selon certains observateurs. « Il aurait été bénéfique pour le pays de garder Abbas à Brazzaville et pointer un autre de nos cadres à Yaounde. C’est de l’inédit, deux ressortissants du même pays à la tête de deux institutions financières de la sous région. Admettez que ça nous aurait fait du bien par les temps qui courent.» nous fait savoir un retraité de la BEAC.