Abakar Hassan encadre 50 femmes au centre d’alphabétisation de Kirfi, dans le Kanem. C’est la seule structure d’apprentissage du français du village.

27 ans, taille moyenne, Akakar Hassan est moniteur au centre d’alphabétisation de Kirfi. Un travail qu’il a entamé le 11 janvier courant à la suite de sa formation par le projet RECOSOC sur les « techniques et démarches pédagogiques ». Dans ce petit centre, le jeune Abakar reçoit 4 fois dans la semaine, de 8 heures à 11 heures 30 minutes, 50 femmes des Associations villageoises épargne et crédit (AVEC).

« Bonjour messieurs», nous adressent-elles approximativement à notre arrivée. « Depuis qu’on a commencé, les cours évoluent bien. Le niveau de la majorité des apprenantes est bon. Elles ont vraiment la volonté d’apprendre », apprécie le moniteur. Au hasard, il désigne quelques élèves qui arrivent à citer correctement les mois, les semaines, les jours, les chiffres de l’année. « je suis fier de les encadrer », se félicite-t-il.

Le bachelier série A4 organise chaque séance de cours en trois parties : la révision et motivation, les cours et l’évaluation du jour. « Et à chaque du mois, une équipe de l’alphabétisation de Mao passe pour évaluer les élèves ».  Le père de 4 enfants assure disposer des matériels au complet pour accomplir sa mission. L’une de ses préoccupations est l’agrandissement du centre pour mieux accueillir ses apprenants. « Nous avons un petit hangar. Il faut aussi que le projet prenne en compte à temps les phases suivantes du programme pour ne pas que ces apprenantes ne puissent oublier ce qu’elles ont appris », plaide-t-il.

Ce centre est bien vu par les autorités administratives et traditionnelles de la localité. Elles mènent des campagnes de sensibilisation auprès des familles pour qu’elles envoient les enfants, surtout les filles à l’école. « L’éducation est bonne », résume Abakar, espérant qu’au bout de 3 années d’apprentissage, ces femmes soient à même de gérer leurs associations respectives.

Avec son diplôme, il projette s’inscrire dans une institution du supérieur de sa province pour y apprendre la santé.  « Pour le moment, on me paye pour ce travail et je le fais bien », sourit-il.