La conférence de haut niveau sur la région du Lac Tchad, se déroule depuis le 23 janvier à Niamey, au Niger. Lors de cette conférence, les Nations-Unies ont appelé à s’attaquer aux causes profondes de la crise humanitaire qui affecte cette région et à construire une résilience durable.

La troisième conférence de haut niveau sur la région du Lac Tchad réunit pendant deux jours les gouvernements de la région du Lac Tchad (Niger, Nigéria, Tchad et Cameroun) ainsi que des donateurs et partenaires internationaux, des organisations multilatérales et internationales. A cette rencontre, la sous-secrétaire générale des Nations-Unies aux affaires humanitaires, Joyce Msuya, a appelé à la coordination des efforts humanitaires, de développement, de paix et de stabilisation.

“Une action humanitaire immédiate est nécessaire pour sauver des vies et soulager les souffrances, mais l’action humanitaire ne suffira pas à mettre fin à la misère. Si nous ne nous attaquons pas aux causes profondes de la crise, les blessures de la région ne guériront pas”, a appelé Joyce Msuya.

En effet, depuis la dernière conférence tenue à Berlin en 2018, la crise dans le bassin du Lac Tchad s’est aggravée, avec une augmentation de la violence, des déficits de développement, des besoins humanitaires et des obstacles à l’accès aux services sociaux de base, aux systèmes de production et au soutien humanitaire, a constaté les conférenciers. Conséquence directe, 5,3 millions de personnes restent déplacées dans la région du Lac. “Pour ce faire, nous devrons travailler très différemment. Nous devrons travailler directement avec les communautés. Nous devrons mobiliser les institutions financières internationales et le secteur privé, et vraiment mettre les priorités des personnes touchées par la crise au cœur de tout ce que nous faisons”, a-t-elle déclaré.

Pour elle, les millions de personnes déplacées par la crise auront besoin de plus que de sécurité alimentaire et de protection. “Elles auront besoin d’éducation, de formation, d’accès à la santé et d’emplois. Elles devront jouir des mêmes droits, des mêmes opportunités que les personnes dont elles rejoignent les communautés”, souhaite Joyce Msuya. Et de conclure que la région devra trouver une approche commune pour réintégrer et réconcilier les anciens membres des groupes armés afin que le cycle de la violence puisse se terminer et que le traumatisme intergénérationnel qu’il a causé puisse commencer à guérir.