Les autorités tchadiennes ont formellement interdit la détention des armes de guerre par des civils et des tirs d’armes à feu lors des cérémonies. Mais les rappels à l’ordre répétitifs ne dissuadent pas du tout certains tchadiens.

Par l’arrêté No 09 signé le 13 juillet 2021, le Premier ministre de transition Pahimi Padacké Albert a annoncé que “la détention illégale d’arme de guerre et les tirs d’armes à feu pendant et à l’occasion des cérémonies de mariage, de baptême, des cortèges, des organisations de jouissance ou de tout autre événement à caractère festif, sont strictement interdits sur toute l’étendue du territoire national”. Le chef du gouvernement de prévenir que “Tout contrevenant s’exposera à des sanctions prévues par la loi et les règlements”.

Mais que constate-t-on ? Certains passionnés des armes à feu n’ont cure de ces décisions. Les parades des cortèges de mariage se poursuivent de plus belle à travers les artères de la capitale. Ce qui écœure davantage ce sont les tirs d’armes à feu qui rythment les cérémonies. Certains tchadiens utilisent les armes comme des jouets. Ils tirent à toutes les circonstances, comme un acte de bravoure. Certains en donnent même à leurs enfants qui grandissent en banalisant l’arme à feu.  

Un habitant de Farcha confie  que dans ce quartier, des tirs sont entendus pratiquement tous les jours lors des cérémonies de réjouissance mais que le week-end, cela ressemble carrément à un concert. Il raconte qu’il y a quelques jours, un individu a vidé son chargeur devant une mosquée à la prière de 18 heures. Quand les fidèles, affolés, sont sortis, il est parti en trombe.

Ces tirs d’armes à feu ont de nombreuses conséquences notamment les nuisances sonores, les balles perdues qui peuvent faire des victimes, le traumatisme qu’ils causent, surtout aux enfants, etc.

Pourtant, des fouilles sont régulièrement organisées mais le phénomène persiste. Certaines personnes pensent que ces opérations se passent plus dans les quartiers où il y a peu ou pas d’armes alors que les vraies zones où les gens détiennent des armes ne sont pas touchées. Ça ressemble donc plus à une action cosmétique qu’à une véritable action de désarmement des civils.