Au deuxième jour de la 8e édition de l’école d’été organisée par l’Association tchadienne pour la promotion des libertés fondamentales (APLFT), ce vendredi 23 août, le programme s’est concentré sur un thème central : « Injustice et inégalités sociales, freins au développement». Cet événement a pour but d’offrir aux jeunes participants une plateforme d’échanges et d’apprentissage aux côtés d’experts du domaine.
Un panel composé de l’avocate Me Delphine Kemneloum Djiraïbé, du magistrat Youssouf Tom et du conseiller national Beral Mbaikoubou a captivé l’audience en partageant leurs expériences sur les multiples facettes des injustices et des inégalités qui affectent le Tchad. Les intervenants ont souligné que la lutte contre ces enjeux est essentielle non seulement pour le bien-être individuel, mais aussi pour le développement global du pays.
Au cœur des discussions, les intervenants ont évoqué des exemples concrets d’inégalités dans les domaines de l’éducation, de l’accès à la justice et des droits fondamentaux. Dans son intervention, le conseiller national, Beral Mbaikoubou a rappelé que la société, normalement construite, devrait avoir un visage anonyme ; elle ne devrait pas avoir de sexes, ni de couleurs ou de classes.
Dans une société où la domination ethnique prévaut, il reste encore beaucoup à faire, dit-il. « Nous sommes une société et nous devons normalement construire une harmonie qui permette indistinctement à chacun et chacune de s’épanouir. » Et pour parvenir à cela, nous avons des lois et ces lois ont une première fonction : être impersonnelles, explique-t-il aux participants. Selon lui, si nous avons décidé de construire une société différente de la jungle — car c’est dans la jungle que les plus forts dominent — il doit y avoir au moins la présence d’un État, et c’est l’action qui constitue cet État. Quand c’est l’inégalité qui domine, tout paraît toujours difficile.
L’avocate, quant à elle, a rappelé aux participants qu’ils doivent être justes ; car pour que cette lutte ait un sens — surtout lorsqu’on lutte pour les droits humains — il faut d’abord s’asseoir soi-même et être juste en premier lieu. « Que vous soyez chrétien ou autre, il est vraiment essentiel d’aller puiser les ressources nécessaires au plus profond de nous-mêmes. Cela signifie que si je suis chrétien et que je crois aux valeurs chrétiennes, je vais rechercher dans la Bible ce qui me permettra de tenir et de ne pas verser dans ce que je dénonce », conseille-t-elle aux participants. Elle ajoute que la lutte que la jeunesse mène aujourd’hui ne leur profitera pas dans l’immédiat, mais qu’elle sera essentielle car cela imposera tôt ou tard le changement.
Les panélistes ont encouragé les jeunes à jouer un rôle actif dans le changement, soulignant l’importance de leur voix et de leur engagement civique.
Les participants, animés par un désir d’apprendre et de s’impliquer, ont eu l’opportunité de poser des questions directes aux panelistes, permettant ainsi un dialogue enrichissant. Pour eux, cet échange a non seulement contribué à les éclairer sur les enjeux juridiques et sociaux qui les entourent mais a également nourri leur conviction que des actions concrètes doivent être prises pour surmonter ces défis.