L’édition 2022 de l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde publié par la FAO, le FIDA, l’OMS, le PAM et l’UNICEF alerte que la faim dans le monde va progresser.

D’après le rapport publié par l’ONU, le nombre de personnes touchées par la faim dans le monde pourrait atteindre jusqu’à 828 millions de personnes, soit une hausse d’environ 46 millions par rapport à 2020 et de 150 millions, depuis l’apparition de la pandémie de Covid-19.

Dans le rapport de l’Organisation des nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Programme alimentaire mondiale (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), on s’attend à ce que près de 670 millions de personnes, soit 8% de la population mondiale, souffrent de la faim en 2030, même en cas de redressement économique mondial. Un rapport qui fait une profonde analyse des défis clés pour atteindre l’objectif d’élimination de la faim dans le contexte du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Alors qu’au Tchad, l’Etat a déclaré l’urgence alimentaire depuis plus d’un mois, des solutions allant dans le sens de la lutte contre la famine n’ont pas jusqu’à présent été élaborées alors que la population rurale atteint déjà la période de soudure, celle la plus complexe dans la vie des agriculteurs. Déjà, sur les marchés, les prix des denrées ne cessent de grimper, passant du simple au double. L’une des causes directes, la guerre en Ukraine, entre deux grands producteurs mondiaux de céréales, des engrais, de l’énergie ainsi que des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi destinés aux enfants souffrant de la malnutrition sévère.

Le rapport de cette année devrait dissiper les doutes qui pourraient subsister quant au fait que le monde perd du terrain dans sa lutte pour mettre un terme à la faim, à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition sous toutes ses formes. Huit ans seulement nous séparent de l’horizon 2030, or la distance qui reste à parcourir pour atteindre les cibles associées au deuxième objectif de développement durable (ODD 2) s’accroît d’année en année. Certes, il y a des efforts de fait pour progresser vers l’ODD 2, mais ils sont manifestement insuffisants compte tenu du contexte plus difficile et incertain.

L’intensification des principaux facteurs à l’œuvre derrière les tendances récentes en matière d’insécurité alimentaire et de malnutrition (conflits, extrêmes climatiques et chocs économiques), associée au coût élevé des aliments nutritifs et aux inégalités croissantes, va continuer à mettre la sécurité alimentaire et la nutrition à rude épreuve.