28 novembre 1958-28 novembre 2024. Cela fait 66 ans que le Tchad est devenu une République. Allahramadj Doungous Kimtorongari Robert, militaire à la retraite, revient sur cet évènement qu’il a vécu depuis le Cameroun voisin.

Il n’avait que 22 ans lorsque la nouvelle est tombée. Instructeur militaire dans l’Armée française, Doungous, se rappelle du sentiment qui l’a envahi quand il a appris la proclamation de la République du Tchad.
« J’ai accueilli la nouvelle avec beaucoup de satisfaction. J’étais très heureux d’apprendre que le Tchad devient une République avant d’obtenir son indépendance. La République est une forme d’État qui est bonne. J’ai communiqué avec les parents au pays et ils m’ont dit la joie qu’ils ressentaient », témoigne-t-il, sourires aux lèvres.

De retour au pays en janvier 1960, le jeune sous-officier de l’époque constate que la société tchadienne s’est métamorphosée. « J’ai assisté à l’indépendance du Cameroun en janvier 1960. J’ai quitté pendant ce mois pour le Tchad pour aussi assister à l’indépendance du Tchad le 11 août 1960. J’ai retrouvé un pays qui a des cadres. Les hauts cadres étaient des enseignants. Le pays a fait un bond appréciable vers l’avant. J’ai retrouvé une jeunesse entreprenante, très active. Il y avait une éclosion des associations. Il y avait de l’effervescence. Les gens aimaient cette République », décrit-il.

Aujourd’hui, le pays, gangrené par la division, la corruption et d’autres maux, est à la traîne dans le concert des Nations. Doungous conseille à la jeunesse, fer-de-lance du Tchad, de réapprendre les valeurs qui ont caractérisé le pays. ‘’Il faut avoir la notion de la Nation. Il faut aimer ce pays, en respectant ses attributs et symboles. Ayez le sens du respect des biens publics’’, lance le général à la retraite.