Dans sa communication faite aux gouverneurs réunis à N’Djamena pour leur conférence annuelle, la ministre du Genre et de la Solidarité nationale, Amina Priscille Longoh a présenté les différents instruments à s’approprier pour la protection de la femme et de l’enfant.

Six points ont constitué la communication de la ministre du Genre et de la Solidarité nationale, Amina Priscille Longoh aux 23 gouverneurs des provinces réunis à N’Djamena à l’occasion de la 5e édition de leur conférence.

D’abord, la ministre a abordé la question de la politique nationale genre du gouvernement. Cette politique est motivée par les résolutions du dialogue national inclusif dans les axes 1 et 4. Selon la ministre Amina Priscille Longoh, cette politique n’est malheureusement pas bien cernée. “Les gens pensent qu’elle ne devait bénéficier que du soutien des femmes. Pourtant non. Elle requiert le soutien de tous. Il nous faut aussi des hommes qui nous soutiennent, qui ont une vision de la question féminine“, a-t-elle orienté. Pour la mise en oeuvre de cette politique, les mécanismes institutionnels sont mis en place. Il y a le Haut comité Etat-partenaire et le comité de pilotage. Comme sous-comité, il y a les comités provinciaux. “Un arrêté sera signé dès demain pour leur création”, promet Amina Priscille Longoh qui dit compter sur ces comités provinciaux pour vulgariser la politique genre nationale.

Ensuite, la cheffe de département du Genre et de la Solidarité a mis l’accent sur la lutte contre les violences basées sur le genre. D’après elle, les cas des violences faites aux femmes sont enregistrés en majorité dans les provinces, “là où les femmes n’ont pas de voix, là où elles subissent le poids de la tradition.” Pour lutter véritablement contre ce phénomène, le gouvernement a fait adopter un plan national de lutte contre les VBG 2023-2027. Ce plan continent tout un arsenal pour combattre ce comportement.

Puis Amina Priscille Longoh a plaidé pour l’accès des femmes aux terres. Il est, selon la ministre, un secret pour personne que l’accès des femmes aux terres cultivables est un privilège. Pourtant, dit-elle, les femmes sont de grandes productrices. “Si la capacité de production augmente, la capcaité alimentaire de notre pays s’améliore. Donc nous n’allons pas entendre parler de la famine“, a-t-elle indiqué.

L’implication des femmes dans la prévention et la gestion des conflits a constitué le quatrième axe de la communication de la ministre Amina Priscille Longoh. Au Tchad, les femmes sont rarement associées dans la gestion des conflits. Pour reconnaître le rôle que la femme peut jouer dans ce genre de situation, le gouvernement a fait adopter un plan d’action national de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations unies. Ce plan est une porte pour l’implication des femmes dans la gestion des conflits. “Les accords de paix conclus sous les auspices des femmes sont les plus durables. Car la femme porte l’âme de l’humanité. Je vous prie de les impliquer dans la prévention des conflits dans vos provinces. Et je crois que vous auriez moins de conflits“, a affirmé Amina Priscille Longoh.

Le cinquième point a porté sur l’implication des personnes vivant avec un handicap dans la gouvernance locale. A ce sujet, la ministre a invité les gouverneurs à avoir dans leur cabinet un conseiller en charge des personnes vivant avec un handicap.

La question de la protection de l’enfance n’a pas été perdue de vue. Les conventions internationales et les textes nationaux reconnaissent des droits à l’enfant. Mais dans les faits, ceux-ci ne sont pas respectés par la société, et en premier lieu par des parents. “Il faut amener les parents à prendre leurs responsabilités, à s’occuper de leurs progénitures, à les protéger”, invite la ministre du Genre.

Les gouverneurs doivent donc s’approprier de ces différents instruments et documents pour vulgariser la politique genre nationale du gouvernement, sensibiliser sur les VBG, créer des cadres pour l’implication des personnes vivant avec un handicap et protéger les droits de l’enfant dans leurs provinces respectives.