Le 13 avril 2006, la capitale tchadienne a frôlé le chaos. Une colonne de rebelles du Front Uni pour le Changement (FUC), dirigée par Mahamat Issa et sous la direction politique de Mahamat Nour Abdelkerim avait quitté le Soudan pour marcher sur N’Djamena, avec pour objectif de renverser le président Idriss Déby Itno.
Dès l’aube, les habitants de la capitale se sont réveillés au son des tirs nourris. Les explosions d’armes lourdes ont secoué les quartiers Est de la ville, rapidement partiellement occupés par les rebelles. L’armée régulière a répondu par une riposte énergique, avec notamment l’intervention d’hélicoptères de combat.
L’un des points stratégiques de cet affrontement fut le secteur du Palais du 15 Janvier, aujourd’hui transformé en Palais des Arts et de la Culture. C’est là que l’avancée des rebelles du FUC a été stoppée. Les combats, particulièrement intenses, ont causé de lourdes pertes, tant parmi les combattants que les civils, ces derniers souvent victimes collatérales du conflit.
Dans un contexte de confusion et d’inquiétude, le président Idriss Déby Itno s’est adressé à la nation via une interview accordée à Radio France Internationale (RFI). S’adressant à Christophe Boisbouvier, il déclarait avec assurance : « Je vous assure, monsieur Christophe, il n’y a rien. C’est leurs tombeaux qui les ont amenés. Je serai ce soir en campagne à N’Djamena».
Idriss Déby Itno a effectivement honoré son engagement en apparaissant le soir même au stade Idriss Mahamat Ouya, accompagné de la première dame Hinda Déby, pour poursuivre sa campagne présidentielle. Ce 13 avril coïncidait en effet avec la période électorale où le président briguait un nouveau mandat.
Cet épisode, près de deux décennies plus tard, demeure un symbole fort de la résilience du régime Déby face aux multiples tentatives de déstabilisation armée.