N’DJAMENA, 21 novembre (Xinhua) — Des représentants d’une douzaine de pays et organisations internationales ont achevé vendredi une visite d’une semaine au Tchad.

“Nous avons vu les effets de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition dans la bande sahélienne, mais également les impacts des mouvements de populations dus aux conflits armés en République Centrafricaine (RCA) et dans les pays voisins”, déclare Mme Aisha Abdullahi, Commissaire aux Affaires politiques de l’Union africaine (UA), qui a codirigé cette mission de haut niveau avec l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

Pendant cinq jours, les émissaires de l’UA, de l’OCI et d’OCHA sont allés dans la bande sahélienne du Tchad et au sud du pays, en compagnie des représentants des gouvernements et organisations humanitaires et caritatives d’Afrique du Sud, Allemagne, Arabie Saoudite, Azerbaïdjan, Etats-Unis, Koweït, Turquie et Qatar.

C’est la quatrième mission du genre organisée par OCHA et l’OCI, mais une première à laquelle l’UA prend activement part.

Hesham Youssef, Secrétaire général adjoint de l’OCI, a affirmé avoir constaté les importants efforts menés pour porter secours aux personnes les plus vulnérables et l’excellent travail abattu par les équipes humanitaires en collaboration avec le gouvernement tchadien.

“Mais des besoins énormes sont encore à couvrir”, a-t-il souligné.

Au Tchad, 2,6 millions de personnes (soit un quart de la population) vivent dans l’insécurité alimentaire et plus de 63.000 enfants souffrent de malnutrition, en particulier dans la bande sahélienne.

“Les acteurs humanitaires et de développement doivent travailler en étroite collaboration afin de renforcer la résilience des communautés”, affirme Rashid Khalikov, Directeur d’OCHA Genève. Il exhorte les bailleurs de fonds à un “engagement continu” et à de “nouveaux partenariats innovants (…) pour soulager l’importante souffrance humaine et sortir les gens de leur vulnérabilité”.

Environ 150.000 Tchadiens, rentrés de Centrafrique au début de l’année 2014 pour fuir les violences dans ce pays voisin, ont toujours besoin d’une assistance humanitaire.

Le Tchad accueille également, depuis 2003, plus de 450.000 réfugiés sur son territoire, dont plus de 359.000 originaires du Soudan et plus de 91.000 de la Centrafrique, installés dans des camps à l’est et au sud du pays.

A cela, s’ajoute quelques milliers des réfugiés de différentes nationalités qui vivent dans les grandes villes du pays, notamment N’Djaména, la capitale.

Le plan de réponse stratégique 2014 du Tchad (PRS), d’un montant de 620 millions USD, reste sous-financé: moins de 40%. Les acteurs humanitaires n’ont à ce jour reçu que 30 millions USD ( soit seulement 24% des 127 millions requis) pour faire face à l’ impact de la crise centrafricaine sur son grand voisin du Nord.

Ngariera Rimadjita, ministre tchadien de la Santé publique exhorte les partenaires à ne pas laisser le Tchad seul, qui est le deuxième plus grand pays d’accueil de réfugiés sur le continent africain.