Le ministre tchadien de l’Administration territoriale et de la Gouvernance locale, Bachar Ali Souleymane, a ouvert mardi 25 juillet dans la capitale tchadienne, les travaux d’un forum sur les mesures qui pourraient faciliter l’inclusion socio-économique des réfugiés au Tchad.

En collaboration avec le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), ce forum a pour objectif d’analyser de façon générale les causes et les principales contraintes qui empêchent l’inclusion socio-économique des réfugiés, de proposer des mesures concrètes pour y faire face et d’élaborer un plan d’action pour répondre à la problématique dans le contexte tchadien.

Les travaux de N’Djamena, qui dureront trois jours, ont été précédés par des consultations au niveau local qui ont permis d’identifier les problèmes et d’élaborer des recommandations qui feront objet de discussions et d’amendements.

Le Tchad accueille des réfugiés de différents pays depuis plus d’une décennie par vagues successives, dont les derniers ont été enregistrés en 2016 dans la région du Lac, à l’est, et au sud du pays en mars 2017. Ce sont au total plus de 400.000 réfugiés et requérants d’asile qui sont sur le sol tchadien : 319.071 Soudanais, 69.180 Centrafricains, 8.342 Nigérians et 6.025 réfugiés urbains de différentes nationalités qui habitent à N’Djamena du Tchad.

La directrice adjointe du bureau Afrique du HCR, Milicienne Muturi, a salué le Tchad qui, par la voix du président Déby, s’était engagé à améliorer l’accès à l’enseignement secondaire pour environ 75.000 enfants réfugiés dans l’est du pays au cours des cinq prochaines années. Le Tchad s’est aussi engagé à lancer le processus consultatif pour faciliter l’accès aux terres arables pour un maximum de 236.000 réfugiés. Il s’est enfin engagé à adopter une loi sur le statut des réfugiés et des demandeurs d’asile.

“Les réfugiés ne devraient pas continuer à être considérés comme un fardeau pour l’économie du Tchad qui les a accueillis, mais ils doivent être plutôt regardés comme des acteurs actifs du développement social et économique du pays qui ont des potentialités à exploiter et qui peuvent exercer des activités socio-économiques s’ils disposent de plus de facilités légales et administratives”, a déclaré le représentant local du HCR.

La Banque mondiale, dans son souci d’appuyer le développement des localités qui ont accueilli les réfugiés au Tchad, conditionne son assistance par des actions favorisant l’inclusion socio-économique durable des réfugiés notamment l’accès à l’emploi salarié ou non salarié, l’accès à la terre et la sécurisation des terres attribuées aux réfugiés, la reconnaissance des documents délivrés aux réfugiés, la liberté de mouvements, la résidence permanente ou de longue durée aux endroits favorables à leur épanouissement et la naturalisation des réfugiés remplissant les conditions prévues par la loi.