N’DJAMENA, 14 mai (Xinhua) — L’intervention militaire du Tchad contre Boko Haram au Nigeria doit être prolongée jusqu’à l’ éradication de la menace représentée par la secte islamiste, dans un contexte marqué par l’alternance au sommet du Nigéria et par une mobilisation inédite des pays membres de la Commission du bassin du Lac Tchad (CBLT), a déclaré jeudi le ministre tchadien de la Défense, le général Benaïndo Tatola.

Le 14 janvier 2015, l’Assemblée nationale du Tchad avait autorisé le gouvernement à envoyer les troupes pour aider les armées camerounaises et nigérianes qui faisaient face à l’ expansion de Boko Haram.

Aux termes de l’article 123 de la Constitution tchadienne, lorsque la durée de l’intervention excède quatre mois, le gouvernement soumet sa prolongation à l’autorisation de l’ Assemblée nationale.

Jeudi, en conseil de ministres, le gouvernement a délibéré de la question avant de saisir l’Assemblée nationale.

“Après quatre mois d’engagement marqués par de rudes combats, nos forces de défense et de sécurité ont hissé à son paroxysme la légende du soldat tchadien. Ainsi, de lourdes pertes ont été infligées à l’ennemi. Plusieurs localités ont été libérées, pacifiées et remises sous le contrôle des forces régulières nigérianes; d’importants matériels ont été détruits ou récupérés”, a indiqué le ministre tchadien de la Défense.

Des frappes ciblées menées par l’armée de l’air tchadienne, du 11 au 13 mai dernier, sur des positions de Boko Haram dans trois localités du nord-est nigérian, ont tué 250 terroristes et détruit des véhicules et matériels, selon l’état-major.

71 soldats ont été tués et 416 autres blessés dans les rangs des troupes tchadiennes déployées dans la lutte contre Boko Haram.

“Toutefois, si la secte a subi des revers qui en limitent la menace, celle-ci n’est pas définitivement résorbée dans la mesure où les résidus terroristes se sont réfugiés dans leurs derniers retranchements”, a conclu le général Bénaïndo Tatola.