A 72 heures de la première série des épreuves du baccalauréat, prévue pour débuter le lundi 17 juillet, tous les présidents de centres sont désignés. Ceux des provinces ont déjà fait le déplacement de leurs centres régionaux. Entre-temps, dans la capitale N’Djaména, beaucoup d’entre eux ne se sont pas encore présentés ou le feront cette fin de semaine pour entamer les travaux de numérotation des tables-bancs.

Les enseignants des établissements scolaires retenus comme centres de composition du baccalauréat bouillonnent d’ardeur et attendent de pieds fermes la désignation des surveillants.

«J’ai enseigné les enfants pendant toute l’année et à la dernière minute, on te dit que, non, les places ne suffisent pas à tous», dénonce un enseignant. Selon lui, chaque année, les présidents de centre viennent avec des listes des personnes du quartier pour les faire travailler à leur place.

«Si on me dit qu’il n’y a pas de places à cause des personnes venues des quartiers, je n’enseignerai plus en classe de terminale. C’est le proviseur qui va assumer cette situation l’année prochaine», martèle un autre enseignant. Pour un troisième, les proviseurs sont souvent pris de court aussi. «Face au président du centre, le proviseur est aussi un simple agent. Il n’a aucun pouvoir de lui imposer quelque chose».

D’après un proviseur que nous avons interrogé, la surveillance du bac a toujours posé problème entre les présidents de centre et les enseignants de l’établissement.

«Le nombre de places pour la surveillance est limité. Le président du centre vient avec une liste de personnes, les établissements scolaires dont les élèves composent dans le centre veulent aussi de places de surveillance. Tout cela concourt au fait que, beaucoup d’enseignants ayant donné cours dans les classes de terminale se retrouvent sur le carreau. Mais, il faut reconnaitre aussi que les noms de ces enseignants sont envoyés pour la correction. Donc, certains seront à la correction», éclaire un autre proviseur.

Un troisième proviseur confie que, pour la surveillance, la chance est donnée aux enseignants vacataires. «Vous savez, ces enseignants n’ont pas de revenus pendant les vacances. Or, les fonctionnaires continuent de gagner leurs salaires. C’est vrai, on peut dire que ce n’est pas juste, mais c’est une façon de remercier ces enseignants vacataires et leur permettre d’avoir un peu d’argent de poche avec les vacances», estime ce proviseur.

Un groupe d’enseignants trouve fallacieux l’argument d’aider les vacataires. «Nous sommes tous enseignants. Beaucoup de vacataires sont aussi à la correction», insiste ce groupe d’enseignants qui n’entend pas lâcher prise.

Malgré ces tiraillements, les choses vont se préciser dimanche avec la numérotation des tables-bancs et la désignation des surveillants.