Aucun pays au monde ne respecte entièrement les recommandations en matière d’allaitement maternel, d’après un nouveau rapport de l’UNICEF et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Il s’agit d’un document établi en collaboration avec le Collectif mondial pour l’allaitement maternel, une nouvelle initiative visant à accroître les taux d’allaitement maternel à l’échelle mondiale.

Il ressort du Tableau d’évaluation de l’allaitement maternel dans le monde (The Global Breastfeeding Scorecard), un examen des pratiques d’allaitement dans 194 pays, que seuls 40 % des enfants de moins de six mois sont allaités exclusivement au sein (c’est-à-dire qu’ils ont pour seule alimentation le lait maternel) et que seuls 23 pays ont des taux d’allaitement exclusivement au sein supérieurs à 60 %.

Selon un communiqué de l’UNICEF publié ce mardi 1er août 2017, au Tchad, avec la dernière enquête SMART de 2016 ce taux est encore plus faible. On compte seulement 7,3% de femmes pratiquant l’allaitement exclusif soit environ 79,000 femmes sur une population de plus d’un million de mères allaitantes.

Il est prouvé que l’allaitement au sein présente des avantages sur les plans cognitif et sanitaire pour les nourrissons ainsi que pour leur mère. Il est en particulier essentiel pendant les six premiers mois de la vie car il contribue à la prévention de la diarrhée et de la pneumonie, deux causes majeures de mortalité chez les nourrissons. Les mères qui allaitent ont un risque réduit de cancer des ovaires et du sein, deux grandes causes de mortalité chez les femmes.

« L’allaitement maternel est l’un des investissements les plus efficaces et les plus rentables qu’un pays puisse faire en faveur de la santé de ses plus jeunes habitants et de la santé future de son économie et de sa société », explique le Directeur général de l’UNICEF, Anthony Lake. « En n’investissant pas en faveur de l’allaitement maternel, nous manquons à notre obligation envers les mères et leurs nourrissons et payons une double pénalité : en vies perdues et en possibilités gâchées. »

Ce tableau d’évaluation a été publié au début de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel, en même temps qu’une nouvelle analyse qui montre qu’il faut investir seulement 4,70 dollars par nouveau-né et par an pour porter à 50 % d’ici à 2025 le taux mondial d’allaitement exclusif pour les enfants de moins de six mois.

« L’allaitement maternel donne aux nourrissons le meilleur départ possible dans la vie », explique le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Le lait maternel a l’effet d’un premier vaccin chez le nourrisson ; il le protège de maladies potentiellement mortelles et lui donne tous les éléments nutritifs dont il a besoin pour survivre et s’épanouir. »

L’allaitement maternel est essentiel à la réalisation de bon nombre des objectifs de développement durable. Il contribue à améliorer la nutrition (ODD 2), prévenir la mortalité infantile et réduire le risque de maladies non transmissibles (ODD 3) et favoriser le développement cognitif et l’éducation (ODD 4). L’allaitement maternel contribue également à mettre fin à la pauvreté, promouvoir la croissance économique et réduire les inégalités.