Les usagers des maisons d’Arrêt du Tchad se plaignent de plus en plus du difficile accès à rendre visite à un parent ou connaissance en détention. Faire sortir un détenu pour voir son visiteur, appelle à faire aussi un geste envers les gardiens de prison.

En poste devant les centres pénitentiaires, les forces de l’ordre exigent, de manière, systématique, «quelque chose», 500 FCFA ou 1000 FCFA avant de pouvoir rencontrer une personne en détention. Si vous n’avez pas d’argent, le détenu ne sera pas appelé pour rencontrer son visiteur.

En effet, un groupe des chefs de partis politiques a appris à ses dépens en rendant visite à leurs camarades, Dinamou Daram, incarcéré depuis quelques jours à la maison d’arrêt d’Amsinéné. La délégation de ces chefs des partis notamment, Alladoum Djarma Baltazar, Haroun Mahamat Barka et Bergué Tieguy ont été surpris par l’exigence des gardiens qui réclament 15 000 FCFA.

Jouant aux intellectuels, les leaders politiques voulaient savoir la destination de cette somme s’ils venaient à payer. «Aucune raison ne nous a été donnée », s’enflamme l’un d’eux.

«En cas de refus de payer la somme demandée, les forces de l’ordre en faction vous disent, simplement, d’aller prendre une autorisation de visite au parquet. Ces gardiens piègent, du coup, tout visiteur», s’insurge un autre usager.

Mais, le procureur de la République près du tribunal de Grande Instance de N’Djaména, tranche qu’aucune loi n’autorise le payement de la visite d’un détenu dans un centre pénitentiaire. Prenant acte de la situation, le procureur de N’Djaména rassure les citoyens que des mesures seront prises contre les contrevenants qui se livrent à de telles pratiques.