Les commerçants des régions du septentrion (Kanem, Ennedi, de Sila, BET, Lac, Ouaddai) ne sont pas d’avis de l’interdiction d’importation des produits pétroliers faite par le ministre du Pétrole Béchir Madet. Selon eux la raffinerie de Djermaya est très loin de leur localisation.

Les difficultés de transport du carburant jusqu’à la destination sont énormes et posent problème. Les opérateurs économiques et consommateurs qui s’approvisionnent en carburant du Soudan et la Libye ne voient pas d’un bon œil cette décision du gouvernement. Joints au téléphone par nos confrères du quotidien Le Progrès, les commerçants et les consommateurs trouvent irréfléchie cette décision.

Un commerçant d’Amdjarass, chef-lieu de la région de l’Ennedi Est s’interroge sur le moyen de transport de carburant de la Société Nationale de Raffinage (SNR) à son lieu de résidence déclare que « l’importation par voie aérienne ou terrestre revient très cher ». Or, actuellement, le litre se vend à 500F. « Nous importons le carburant de la Libye. Ce pays est plus proche d’Amdjarass que N’Djaména la capitale. Le produit est relativement moins cher et le coût de transport est aussi supportable. Il n’n Il n’y a pas de raisons qu’on se tourne vers la SNR pour approvisionner Amdjarass en carburant » souligne-t-il.

Pour les commerçants, si le gouvernement applique cette décision, cela aura un impact direct sur l’économie qui est déjà fragilisée. Même son de cloche à Kalaït, chef-lieu du département de Mourtcha dans l’Ennedi Ouest. Ces commerçants stockent le carburant de façon anarchique dans des fûts. Ils le vendent selon la tête du client, tantôt à 300 et 350Fcfa le litre.

Des autres régions comme Barh-El-Gazel, Kanem et le Lac alimentées jadis par le Nigéria en carburant, le marché est resté dominé par la vente du carburant importé tel qu’homologué par le gouvernement. Dans les régions du Sila, du Ouaddaï et une partie de Salamat, les produits de la SNR ont concurrencés par ceux importés.

Il est à souligner que dans toutes ces régions, le constat montre que les produits pétroliers utilisés sont importés dans plus part des cas. Et, cela est justifié par l’enclavement des régions affirment les habitants.